Marie-France Vernabel, la dessinatrice de mode curieuse

"Quand on parle de créateurs de mode on pense toujours à Yves Saint Laurent, Chanel, Lagerfeld, Vuitton. Ces gens-là sont là depuis des décennies déjà, donc la référence est là, mais à quoi servent les écoles de mode alors ? C'est pour produire de nouveaux créateurs de mode, avec de nouvelles idées bien sûr, pourtant personne ne parle d'eux", Marie-France s'insurge contre le fait que de nombreux artistes travaillent dans un anonymat injustifié, injuste, ce qui les rend particulièrement vulnérables financièrement.

"S'il n'y a personne pour interpeller la société sur cette réalité les gens vont croire que nous sommes toujours dans notre tour d'argent là-haut sans voir ce qui se passe en bas, or ce n'est pas vrai car nous avons nos difficultés", en tant que secrétaire générale de Force Ouvrière mannequin et métiers de la mode Marie-France sait de quoi elle parle : "J'ai assisté au premier congrès à Paris il y a 4 ans et là j'ai compris que lorsqu'il s'agit de mannequins les gens ne savent rien du tout. Ils partent dans tous les sens donc je me suis dit il faut que tu fasses quelque chose pour remettre les pendules à l'heure". Elle vient d'obtenir avec son syndicat une augmentation de 3% pour les mannequins.

"Je pense que j'ai réussi parce que si on n'aime pas ce métier, il faut le quitter tout de suite. Moi je suis là parce que c'est ma passion", une passion qui remonte à l'enfance en Guadeloupe où la toute jeune Marie-France vit avec les modèles de sa maman couturière dans un univers créatif riche et coloré : "Je regardais tout ça, c'était tout simplement génial. Après quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je disais dessinatrice de mode".

Marie-France est une artiste reconnue dans le milieu de la mode, elle y tient son rang grâce à cette exigence qui la caractérise : "Je fais toujours attention à ce que je fais".