"C'est vrai qu'étant profondément martiniquaise, je suis marquée par ces valeurs qui nous habitent dont la première est le sens de la famille, le sens de l'honneur mais également l'attention à l'autre, peut-être un peu perdue d'ailleurs."
Marie-Victoire aime rappeler qu'elle a appris à lire à l'université de "Terre Patate" dans la région la plus septentrionale de la Martinique : Macouba. Attachée à son île où elle retourne régulièrement, elle prône l'union sacrée entre les différentes communautés qui la composent.
"La Martinique ne peut pas s'affranchir de toutes ses composantes. Bien sûr qu'il y a encore un sentiment d'injustice parce qu'il y en a qui ont plus que d'autres mais quand on regarde dans la nature, quand on va dans la savane africaine, on voit bien que les animaux n'ont pas la même quantité de territoire. Donc ce qui est important c'est non pas de savoir se contenter de ce qu'on a mais de faire en sorte d'avoir beaucoup mieux parce qu'on le mérite, et parce qu'on a convaincu l'autre qu'on le méritait ".
Apprendre à vivre ensemble malgré une histoire douloureuse source de profondes inégalités sociales non résolues dans la société martiniquaise relève d'une gageure que nombre d'habitants de l'île ne sont peut-être pas encore prêts à relever.
Cela n'empêche nullement Marie-Victoire d'aller vers l'autre pour prendre une place qui lui est chère : "l'Afrique quand j'y vais, je suis comme chez moi, vraiment. Et je ressens cet amour et je leur donne mon amour. Je ressens aussi cette nécessité que nous nous retrouvions, que nous continuions à faire le monde."