"Il y a une absence totale de vision de la part du gouvernement" concernant les Outre-mer, a déclaré Mme Le Pen. Interrogée pour savoir si son groupe voterait le budget du ministère délégué aux Outre-mer, la finaliste à la présidentielle avec le RN a déclaré que penser "que les réponses sont budgétaires, c'est faux !".
"Si le budget est porté sans vision, le budget ne sert à rien", a-t-elle insisté. "Oui, on peut voter le budget outre-mer de la même manière qu'on va voter la mission sécurité" : "on va embaucher des policiers, on va rajouter du budget mais il n'y a pas les ordres, il n'y a pas les consignes qui sont données".
"Il y a des parties du budget qui ne nous posent aucun problème : la construction d'abris anticycloniques en Polynésie, les 3,5 millions pour les sargasses" (pour le ramassage de ces nappes d'algues qui s'échouent sur les côtes des Antilles françaises, NDLR), a-t-elle mentionné.
"Mais à la sortie de ce quinquennat, il n'y aura toujours pas d'eau, il y aura toujours une insécurité grandissante sur certains territoires, il y aura toujours une immigration-submersion à Mayotte, il y aura toujours la vie chère", a-t-elle lancé, disant constater "une forme de désintérêt à l'égard des Outre-mer".
"Il y a urgence" en Nouvelle-Calédonie
Marine Le Pen a également évoqué "l'instabilité" de la Nouvelle-Calédonie, à l'issue des trois référendums sur l'avenir institutionnel du territoire. "L'absence de projection dans l'avenir, l'insécurité juridique et donc économique de la Nouvelle-Calédonie, est un énorme inconvénient."
La députée RN du Pas-de-Calais a appelé "les parties prenantes" à "se mettre autour de la table". "Il y a urgence. On va arriver à un moment où l'on ne pourra plus organiser de modification constitutionnelle et la Nouvelle-Calédonie risque de tomber dans un vide institutionnel, être privée de ses organes de décision et s'arrêter de fonctionner. Ce serait quand même stupide d'en arriver là."
Marine Le Pen était arrivée en tête au second tour de l'élection présidentielle dans huit territoires d'Outre-mer, dont sept qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.