Mayotte : un comité de pilotage relance le projet de la piste longue de l'aéroport

Vue de la piste actuelle de l'aéroport de Mayotte.
Le projet de piste longue pour l'aéroport de Mayotte, très attendu par la population et promis par Emmanuel Macron lors de sa visite, est relancé, avec l'installation d'un comité de pilotage, pour établir un dossier "solide", a assuré le préfet de Mayotte. 
Le préfet Jean-François Colombet a assuré vendredi soir, à la sortie du comité de pilotage, que le gouvernement tiendrait la promesse d'Emmanuel Macron. "La décision politique est déjà prise, le président de la République a été clair. Nous sommes autour de la table pour exécuter cela". En visite officielle dans le département le 22 octobre dernier, le président l'avait annoncé à sa descente de l'avion. "J'ai compris que la piste est courte, donc oui on le fera !".
    

Désenclaver l'île

Ce projet est très attendu par les Mahorais pour désenclaver l'île et développer l'économie. La piste actuelle, située à Dzaoudzi-Pamandzi, mesure 1.930m, ce qui ne permet pas les mouvements à pleine charge de gros porteurs, et oblige à des escales, notamment à La Réunion. Un rallongement à 2.600m rendrait possible l'arrivée de ces gros avions et potentiellement de nouvelles compagnies aériennes. Cela permettrait de baisser les prix (un Paris-Dzaoudzi vaut entre 700 et 1.800 euros aller-retour selon la saison), le marché se partageant à l'heure actuelle entre la compagnie réunionnaise Air Austral et Kenya Airways.
    

Une piste de 2.600m

En 2003, des études préliminaires ont été réalisées pour déterminer les sites potentiels et en 2010, une commission de débat public a validé l'option d'une piste de 2.600 m. Mais depuis, rien n'a été fait, notamment pour protéger la barrière de corail avoisinante et les dugongs, mammifères marins en voie de disparition. Des associations de défense de l'environnement s'étaient opposées au projet.

"Nous n'allons pas faire un dossier au rabais, nous allons faire un dossier qui résisterait éventuellement à la décision d'un juge, donc nous allons prendre un peu de temps pour bâtir un dossier solide", a assuré le préfet. Le dossier devra aussi prendre en compte la crise sismo-volcanique que subit Mayotte depuis mai 2018. Pour les élus mahorais, "ce n'est pas le bout du tunnel. C'est un recommencement. On nous avait dit que les travaux commenceraient dans 18 mois, si on fait les comptes, on va les dépasser", indique Saïd Omar Oili, président de l'association des maires de Mayotte.