Médecins du Monde a réclamé, vendredi 20 mai, dans un communiqué le "rétablissement de l'Etat de droit" à Mayotte, où des "chasses à l'homme" ont été organisées par des collectifs villageois contre des étrangers. L'ONG demande "une réunion de crise".
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Médecins du Monde, présent à Mayotte depuis 2009, se dit "confronté à une crise sanitaire sans précédent", depuis que des collectifs villageois organisent depuis janvier "des expulsions visant les étrangers, quelle que soit leur situation administrative sans que les pouvoirs publics n'interviennent".
Regardez ci-dessous le reportage de H. Ali Said et P. Hoareau :
Regardez ci-dessous le reportage de H. Ali Said et P. Hoareau :
Place de la République
"Ces chasses à l'homme se sont intensifiées ces dernières semaines", et de nombreuses habitations ont été détruites ou brûlées, rappelle l'organisation humanitaire. Conséquence, environ 500 personnes se sont regroupées, mardi, sur la Place de La République à Mamoudzou, "dont beaucoup ont fui suite à des contrôles de police mercredi matin". Regardez cette vidéo tournée place de la République à Mamoudzou, postée sur la page Facebook de Mayotte 1ère :
Femmes et enfants
Selon Médecins Du Monde, "près de 250 personnes" étaient encore vendredi sur place, dont une majorité de femmes et d'enfants, qui "survivent dans des conditions sanitaires désastreuses, n'ayant accès ni à des douches ni à des toilettes, dormant à même le sol sans couverture et avec un accès restreint à la nourriture".
"Une réunion de crise"
L'ONG, qui réclame "une réunion de crise dans les meilleurs délais", demande aux autorités "de rétablir l'Etat de droit et de mettre fin à ces expulsions violentes", "d'assurer la sécurité des personnes regroupées dans le centre-ville de Mamoudzou", "de mettre en place une veille sanitaire et un dispositif d'accès aux soins adapté" et "d'organiser une mise à l'abri".
Expulsions depuis janvier
Selon l'association de défense des étrangers, la Cimade, plus d'un millier d'étrangers, pour la plupart des Comoriens en situation régulière ou non, ont été expulsés depuis janvier de leur domicile par des collectifs d'habitants de diverses communes de Mayotte, qui les accusent de "vols, agressions et meurtres". Lors du Conseil des ministres mercredi, François Hollande a jugé cette situation "extrêmement préoccupante".