Une ministre qui "n'est pas la bienvenue" à Mayotte, des maires qui menacent de fermer les écoles et des manifestants qui veulent encercler Mamoudzou : les propositions du gouvernement pour améliorer la sécurité dans l'île n'ont pas calmé la mobilisation populaire, qui pourrait se renforcer lundi.
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Les barrages routiers ont été levés le temps du week-end, dans l'île paralysée depuis près de trois semaines par un mouvement de contestation populaire contre l'insécurité, mais les organisateurs de la mobilisation ont prévenu vendredi que la "grève générale" ne cesserait que lorsqu'un membre du gouvernement "se mettra à la table des négociations et sortira des éléments concrets".
Pour autant la venue de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui envisage de se rendre sur place après la rentrée scolaire prévue lundi, "n'est clairement pas souhaitée", ont déclaré l'intersyndicale et le Collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine du mouvement. Ils exigent la venue de "quelqu'un qui puisse engager le gouvernement", comme le président de la République, le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur.
Le mouvement, parti de l'exaspération de la population contre l'insécurité après une série de violences aux abords des établissements scolaires commises par des bandes de jeunes, s'est élargi à des revendications contre l'immigration clandestine et pour le développement économique et social du territoire. Département français depuis 2011 avec un taux de chômage très élevé (26%), Mayotte subit une forte pression migratoire des Comores, à seulement 70 kilomètres de ses côtes. La population mahoraise dénonce la saturation de l'hôpital, des services publics ou des écoles, où faute de classes suffisantes, les enfants vont en cours par rotation.
Le gouvernement a annoncé le renfort de forces de l'ordre sur place, notamment pour sécuriser les écoles, et a dit réfléchir à l'idée de modifier le statut de la maternité de Mayotte, qui compte plus de 10.000 naissances par an dont une majorité issue de mères comoriennes, afin qu'une naissance sur place n'implique pas forcément l'accès à la nationalité française. Mais ces propositions n'ont pas suffi à calmer la population, qui se dit abandonnée par l'Etat français. Même les deux sénateurs LREM de Mayotte, Abdallah Hassani et Thani Mohamed-Soilihi, ont jugé que la réponse du gouvernement "n'était pas à la hauteur des attentes".
Les manifestants ont présenté 50 mesures revendicatives, portant notamment sur l'éducation, comme la réduction des effectifs des écoles et le placement de l'ensemble du département en réseau d'éducation prioritaire renforcé. Ils exigent aussi un "plafond d'accueil des mineurs isolés" à Mayotte, et que ceux-ci soient également pris en charge par des communes de métropole. De nombreuses revendications portent aussi sur l'immigration clandestine, la santé et les aides sociales. Vendredi soir, le centre hospitalier de Mayotte a alerté à propos de la situation sanitaire "extrêmement préoccupante", du fait des barrages qui empêchent personnel médical et patients de se déplacer.
Pour autant la venue de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui envisage de se rendre sur place après la rentrée scolaire prévue lundi, "n'est clairement pas souhaitée", ont déclaré l'intersyndicale et le Collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine du mouvement. Ils exigent la venue de "quelqu'un qui puisse engager le gouvernement", comme le président de la République, le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur.
Exaspération
Après une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes mercredi à Mamoudzou (chef-lieu), ils envisagent désormais "l'encerclement de Mamoudzou" à partir de lundi, et le blocage du port. Des maires, solidaires du mouvement, menacent de fermer les écoles, voire de ne pas organiser l'élection législative partielle prévue le 18 mars. "Fermer les écoles, c'est un message très clair, c'est un message de non-dialogue", a souligné vendredi soir Annick Girardin, sur Mayotte La1ere.Le mouvement, parti de l'exaspération de la population contre l'insécurité après une série de violences aux abords des établissements scolaires commises par des bandes de jeunes, s'est élargi à des revendications contre l'immigration clandestine et pour le développement économique et social du territoire. Département français depuis 2011 avec un taux de chômage très élevé (26%), Mayotte subit une forte pression migratoire des Comores, à seulement 70 kilomètres de ses côtes. La population mahoraise dénonce la saturation de l'hôpital, des services publics ou des écoles, où faute de classes suffisantes, les enfants vont en cours par rotation.
Renforts
Mayotte, c'est "84% des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, (...) c'est quatre fois plus de population en trente ans, (...) c'est 45% de population étrangère en situation irrégulière, (...) c'est la première maternité de France et oui, pour être au rendez-vous, il nous faudrait créer une classe par jour", a reconnu mardi Annick Girardin.Le gouvernement a annoncé le renfort de forces de l'ordre sur place, notamment pour sécuriser les écoles, et a dit réfléchir à l'idée de modifier le statut de la maternité de Mayotte, qui compte plus de 10.000 naissances par an dont une majorité issue de mères comoriennes, afin qu'une naissance sur place n'implique pas forcément l'accès à la nationalité française. Mais ces propositions n'ont pas suffi à calmer la population, qui se dit abandonnée par l'Etat français. Même les deux sénateurs LREM de Mayotte, Abdallah Hassani et Thani Mohamed-Soilihi, ont jugé que la réponse du gouvernement "n'était pas à la hauteur des attentes".
Revendications
Une plateforme revendicative a été présentée vendredi. Fatihou Ibrahime, un des porte-parole, a réclamé "l'application pure et simple du droit commun (...), que le gouvernement cesse de justifier son inaction (...) par la spécificité mahoraise". Mme Girardin avait évoqué un peu plus tôt l'idée "d'un nouveau contrat avec Mayotte", expliquant qu'on ne peut pas aujourd'hui apporter les mêmes réponses à Mayotte qu'on apporte dans n'importe quelle région métropolitaine.Les manifestants ont présenté 50 mesures revendicatives, portant notamment sur l'éducation, comme la réduction des effectifs des écoles et le placement de l'ensemble du département en réseau d'éducation prioritaire renforcé. Ils exigent aussi un "plafond d'accueil des mineurs isolés" à Mayotte, et que ceux-ci soient également pris en charge par des communes de métropole. De nombreuses revendications portent aussi sur l'immigration clandestine, la santé et les aides sociales. Vendredi soir, le centre hospitalier de Mayotte a alerté à propos de la situation sanitaire "extrêmement préoccupante", du fait des barrages qui empêchent personnel médical et patients de se déplacer.