Dans quel autre endroit de France un boulanger peut-il vendre sa baguette à 2,50€ ? A Mayotte, certains commerçants peuvent se permettre toutes les extravagances…faute de concurrence.
En l’occurrence, cette boulangerie se trouve dans un nouveau quartier de Mamoudzou, habité par une population aisée majoritairement d’origine métropolitaine, attachée à son pain croustillant du matin. On y vient même de loin pour acheter plus cher que partout ailleurs.
Une concurrence très faible caractérise la grande distribution. Point besoin de carte de fidélité dans les supermarchés, elle est inexistante ici. La clientèle est captive de deux enseignes qui peuvent tout se permettre, jusqu’à vendre un jour des tomates à 14,50€ le kilo sans que personne ne trouve à redire. Il n’y a pas de véritable association de consommateurs.
D’autres secteurs sont verrouillés, sans aucune concurrence, comme le transport aérien. Les avions se remplissent et les tarifs s’envolent sans limite lors des vacances scolaires. Un embryon d’association d’usagers a tenté timidement d’agir, avant de se résigner.
Le port, le fret, les carburants… de monopoles en chasses gardées, toutes les conditions sont réunies pour condamner cette île à subir la cherté de la vie. Quelques pansements ont été appliqués après de graves émeutes en 2011, comme les « boucliers qualité-prix ». Mais Mayotte a du mal à sortir de cette économie de comptoir colonial, héritage des siècles passés.
La valse des prix fous dans les rayons de Mayotte
Les prix sont élevés à Mayotte. Chacun comprend qu’un produit importé de l’hexagone sera vendu nécessairement plus cher en raison des coûts de transport et de l’octroi de mer, une taxe locale appliquée en lieu et place de la TVA. Mais certains prix pratiqués par la grande distribution donnent parfois le tournis.