Selon le journal de Mayotte, les prévenus devaient être au nombre de sept devant les jurés, mais l’un d’entre eux a disparu et "demeure introuvable" selon les informations du média. Les six hommes jugés par le tribunal judiciaire de Mamoudzou sont soupçonnés d'être impliqués dans un réseau de passeurs de migrants entre les Comores et Mayotte.
Dans son jugement rendu mardi, le tribunal a infligé la peine la plus lourde à l’ancien agent de la brigade nautique de la police aux frontières (PAF). Selon les éléments de l'enquête, le fonctionnaire de police jouait un rôle de lanceur d’alerte. Il devait avertir les passeurs de la localisation de ses collègues patrouillant en mer. Les autres membres du réseau assuraient eux la surveillance, la logistique, le transport des passagers ou encore la comptabilité.
Jusqu’à trois traversées par semaine organisée
À l’époque des faits pour lesquels ils sont poursuivis (2019), le réseau est soupçonné d'avoir organisé jusqu'à trois traversées par semaine avec au moins deux kwassas [barques, NDLR] entre Anjouan, l'île comorienne la plus proche de Mayotte, et le 101 département français. Chaque voyage était facturé plusieurs centaines d’euros à chaque passager. Le tribunal a prononcé un mandat de dépôt et la confiscation des sommes issues du trafic à l'encontre de l'ancien policier de la PAF, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris.
Département le plus pauvre de France, Mayotte fait face à une forte immigration clandestine en provenance des Comores et de l'Afrique des Grands Lacs. Près de la moitié des habitants ne possèdent pas la nationalité française à Mayotte, dont la population au 1er janvier était estimée à 321.000 personnes par l'Institut national de la statistique (Insee).