Cinquante ans de vie politique, dont deux au ministère des DOM-TOM (1986/1988) en pleine crise calédonienne. Les Outre-mer sont très présents dans ces mémoires, bien avant le drame de la grotte d'Ouvéa, et bien après.
Amoureux du Lot, c'est dans cette région que Bernard Pons fera ses premiers pas politiques. A l'époque la région est dominée par les radicaux socialistes, Jacques Chirac le convainc quand même de se présenter à la députation.
A la tête de la circonscription : un certain Gaston Monnerville. Le Guyanais y est présenté comme "un monarque", mais très courtois, et même bienveillant à l'égard de ce jeune élu.
Les relations entre les 2 hommes ne sont pas intimes au point que Monnerville évoque sa Guyane natale. C'est Georges Pompidou alors Premier ministre qui jette le jeune député dans les Outre-mer, parce que Bernard Pons n'y connaît rien.
En 1968, il est chargé d'une mission en marge de la visite officielle du secrétaire d'Etat Michel Inchauspé. Il doit produire un rapport sur la situation économique et sociale de la Martinique et de la Guadeloupe, un an après les manifestations de mai 67, en Guadeloupe, qui ont fait plusieurs morts.
A son arrivée, Bernard Pons se dit "ensorcelé". La chaleur, les parfums, l'accueil. La première discussion qu'il a avec trois syndicalistes guadeloupéens le surprend aussi. Il découvre la "dialectique antillaise".
On ne saura pas ce qu'est devenu ce rapport pour le gouvernement de l'époque, même quand Bernard Pons passe au ministère de l'Agriculture.
Vingt ans plus tard, c'est Jacques Chirac qui le charge d'un nouveau rapport, sur la France dans le Pacifique. Accueilli par Gaston Flosse en Polynésie, Bernard Pons en dresse un portrait déjà entendu mille fois : un travailleur infatigable, dévoué à sa Polynésie. La rencontre avec l'indépendantiste Oscar Temaru est presque plus intéressante malgré l'opposition politique.
L'escale à Wallis-et-Futuna est rapidement évoquée (victime "d'un retard inacceptable et inexcusable" de la part de l'Etat) avant l'arrivée en Nouvelle-Calédonie. "La politique de la gauche dans les outre mer est catastrophique". Bernard Pons arrive à Nouméa en 1984, la période des "Evénements" commence. Il assiste à "un abandon de l'Etat de droit". Et ce ne sont pas les rapports des députés Jacques Lafleur et Dick Ukeiwé qui vont le rassurer.
Le 20 mars 1986, Bernard Pons est ministre des départements et territoires d'Outre-mer. Il aurait pu être ministre d'état comme l'aurait souhaité Jacques Chirac, mais Edouard Balladur s'y est violemment opposé. Pas de regrets, c'est par Jacques Chirac directement qu'il passe pour ses projets de loi, à commencer par la loi-programme qu'il a composée au fil de ses rencontres.
Pour autant, c'est par le biais d'un amendement passé en toute discrétion qu'il obtient la fameuse loi de défiscalisation qui porte son nom. Il effectue un premier voyage officiel aux Antilles et en Guyane. Sans un mot sur Léon Bertrand, le maire de Saint Laurent Du Maroni, et fidèle chiraquien de Guyane, mais avec le seul portrait chargé d'émotion dans la galerie ultra-marine, celui de Lucette Michaux-Chevry; la "dame de fer" de la Guadeloupe.
C'est en compagnie du Premier ministre Jacques Chirac que Bernard Pons fait son premier voyage officiel "je m'envolais vers la Nouvelle-Calédonie compliquée, mais je n'avais pas les idées simples". Lui qui avait été sur le terrain, qui avait rencontré les élus loyalistes, (Jacques Lafleur "Intransigeant") et indépendantistes (Jean Marie Tjibaou, "modéré dans la forme mais très dur sur le fonds") se montre surpris de la présentation de François Mitterrand en conseil des ministres. Pour le président, "les Blancs monopolisaient tout et les Noirs n'avaient rien" .
Les discussions politiques sont racontées par le menu, jusqu'à la crise d'Ouvéa. Les mémoires se font plus précises encore. Comme un journal de bord : Face à "la folie du manipulateur local, Djoubelly Wea... La violence des ravisseurs.... Le courage des gendarmes... l'héroïsme d'un magistrat... la douleur de toutes les familles.. les doutes et les manipulations d'un officier du GIGN, le capitaine Legorjus", Bernard Pons "assume l'entière responsabilité de tout ce qui a été entrepris pour libérer les otages, par la négociation d'abord, par la force ensuite".
Après la cohabitation, Bernard Pons retrouve les bancs de l'Assemblée nationale. Il salue la signature des accords Matignon, et l'Outre-mer disparaît du livre jusqu'en 2002. "Finis le costume bleu marine, la chemise blanche, la cravate et les mocassins". Bernard Pons découvre les promenades, les baignades et la pêche au gros. Mais il vit aussi l'épidémie de dengue.
La politique de prévention des autorités sanitaires de l'île est inaudible. L'ancien ministre regrette que ses successeurs n'aient pas pris la mesure de l'épidémie. Victime lui-même de l'épidémie, Bernard Pons a quitté l'île en 2010 pour rejoindre Aigues-Mortes où il a "posé son sac".
A la tête de la circonscription : un certain Gaston Monnerville. Le Guyanais y est présenté comme "un monarque", mais très courtois, et même bienveillant à l'égard de ce jeune élu.
Les relations entre les 2 hommes ne sont pas intimes au point que Monnerville évoque sa Guyane natale. C'est Georges Pompidou alors Premier ministre qui jette le jeune député dans les Outre-mer, parce que Bernard Pons n'y connaît rien.
En 1968, il est chargé d'une mission en marge de la visite officielle du secrétaire d'Etat Michel Inchauspé. Il doit produire un rapport sur la situation économique et sociale de la Martinique et de la Guadeloupe, un an après les manifestations de mai 67, en Guadeloupe, qui ont fait plusieurs morts.
"Ensorcelé" par l'Outre-mer
A son arrivée, Bernard Pons se dit "ensorcelé". La chaleur, les parfums, l'accueil. La première discussion qu'il a avec trois syndicalistes guadeloupéens le surprend aussi. Il découvre la "dialectique antillaise".
On ne saura pas ce qu'est devenu ce rapport pour le gouvernement de l'époque, même quand Bernard Pons passe au ministère de l'Agriculture.
Vingt ans plus tard, c'est Jacques Chirac qui le charge d'un nouveau rapport, sur la France dans le Pacifique. Accueilli par Gaston Flosse en Polynésie, Bernard Pons en dresse un portrait déjà entendu mille fois : un travailleur infatigable, dévoué à sa Polynésie. La rencontre avec l'indépendantiste Oscar Temaru est presque plus intéressante malgré l'opposition politique.
L'escale à Wallis-et-Futuna est rapidement évoquée (victime "d'un retard inacceptable et inexcusable" de la part de l'Etat) avant l'arrivée en Nouvelle-Calédonie. "La politique de la gauche dans les outre mer est catastrophique". Bernard Pons arrive à Nouméa en 1984, la période des "Evénements" commence. Il assiste à "un abandon de l'Etat de droit". Et ce ne sont pas les rapports des députés Jacques Lafleur et Dick Ukeiwé qui vont le rassurer.
Ministre des Dom-Tom
Le 20 mars 1986, Bernard Pons est ministre des départements et territoires d'Outre-mer. Il aurait pu être ministre d'état comme l'aurait souhaité Jacques Chirac, mais Edouard Balladur s'y est violemment opposé. Pas de regrets, c'est par Jacques Chirac directement qu'il passe pour ses projets de loi, à commencer par la loi-programme qu'il a composée au fil de ses rencontres.Pour autant, c'est par le biais d'un amendement passé en toute discrétion qu'il obtient la fameuse loi de défiscalisation qui porte son nom. Il effectue un premier voyage officiel aux Antilles et en Guyane. Sans un mot sur Léon Bertrand, le maire de Saint Laurent Du Maroni, et fidèle chiraquien de Guyane, mais avec le seul portrait chargé d'émotion dans la galerie ultra-marine, celui de Lucette Michaux-Chevry; la "dame de fer" de la Guadeloupe.
La "tragédie" d'Ouvéa
C'est en compagnie du Premier ministre Jacques Chirac que Bernard Pons fait son premier voyage officiel "je m'envolais vers la Nouvelle-Calédonie compliquée, mais je n'avais pas les idées simples". Lui qui avait été sur le terrain, qui avait rencontré les élus loyalistes, (Jacques Lafleur "Intransigeant") et indépendantistes (Jean Marie Tjibaou, "modéré dans la forme mais très dur sur le fonds") se montre surpris de la présentation de François Mitterrand en conseil des ministres. Pour le président, "les Blancs monopolisaient tout et les Noirs n'avaient rien" .Les discussions politiques sont racontées par le menu, jusqu'à la crise d'Ouvéa. Les mémoires se font plus précises encore. Comme un journal de bord : Face à "la folie du manipulateur local, Djoubelly Wea... La violence des ravisseurs.... Le courage des gendarmes... l'héroïsme d'un magistrat... la douleur de toutes les familles.. les doutes et les manipulations d'un officier du GIGN, le capitaine Legorjus", Bernard Pons "assume l'entière responsabilité de tout ce qui a été entrepris pour libérer les otages, par la négociation d'abord, par la force ensuite".
Retraité en Martinique
Après la cohabitation, Bernard Pons retrouve les bancs de l'Assemblée nationale. Il salue la signature des accords Matignon, et l'Outre-mer disparaît du livre jusqu'en 2002. "Finis le costume bleu marine, la chemise blanche, la cravate et les mocassins". Bernard Pons découvre les promenades, les baignades et la pêche au gros. Mais il vit aussi l'épidémie de dengue.La politique de prévention des autorités sanitaires de l'île est inaudible. L'ancien ministre regrette que ses successeurs n'aient pas pris la mesure de l'épidémie. Victime lui-même de l'épidémie, Bernard Pons a quitté l'île en 2010 pour rejoindre Aigues-Mortes où il a "posé son sac".