Un site Internet sort de l'oubli les Français fusillés, brulés ou pendus pendant l'Occupation. Ce mémorial virtuel propose des bibliographies et des lettres de milliers d'entre eux, dont quelques Ultramarins.
Elle s'appelait Jeanne Maistre. Née le 19 avril 1895 à Papette, cette directrice de la Croix rouge de Brest fut exécutée par les Allemands en 1944. Son "tort": avoir rejoint le réseau de résistance Alliance.
Comme eux, le Martiniquais Gérard Pierre-Rose, l'Haïtien Gustave Louis furent exécutés par les Allemands.
C'est pour leur rendre hommage, ainsi qu'à des milliers de Français, résistants ou simples civils tués par l'occupant entre 1940 et 1944 que le site maitron-fusillés a vu le jour. Créé par des chercheurs des universités Paris 1 et de Caen, ainsi que du CNRS, le site public et gratuit rassemble des informations sur 10 000 victimes. L'objectif est de rassembler, d'ici trois à quatre ans, 25 000 notices bibliographiques.
La recherche peut également s'effectuer géographiquement, par lieu d'exécution (aucun lieu située Outre-mer n'est actuellement recensé), ou par victimes. Le site fait la distinction entre les fusillés après condamnation à mort, les fusillés comme otages les résistants exécutés sommairement ou encore les civils massacrés.
Plus de deux cent lettres de ces condamnés à mort sont archivées sur le site. http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/
Tony Bloncourt, Gérard Pierre-Rose, Gustave Louis, et tous les autres...
Lui se prénommait Tony Bloncourt. Frère de l'écrivain, peintre et photographe Gérald Bloncourt, Tony est originaire de Guadeloupe mais grandit à Haïti. Communiste, neveu du député socialiste Elie Bloncourt, il mène sur Paris des actions de résistance contre l'occupant allemand, avant d'être arrêté, en 1942. Accusé d'avoir commis 17 attentats avec ses comparses, il fut fusillé au Mont-Valérien le 9 mars de la même année.Comme eux, le Martiniquais Gérard Pierre-Rose, l'Haïtien Gustave Louis furent exécutés par les Allemands.
C'est pour leur rendre hommage, ainsi qu'à des milliers de Français, résistants ou simples civils tués par l'occupant entre 1940 et 1944 que le site maitron-fusillés a vu le jour. Créé par des chercheurs des universités Paris 1 et de Caen, ainsi que du CNRS, le site public et gratuit rassemble des informations sur 10 000 victimes. L'objectif est de rassembler, d'ici trois à quatre ans, 25 000 notices bibliographiques.
Comment ça marche?
Un moteur de recherche permet à tout un chacun de rentrer un nom afin de vérifier s'il est dans la base. Mais celui-ci permet également de rentrer une indication géographique. Ainsi, en tapant "île de la Réunion" dans le moteur de recherche, on ne tombe pas sur des fusillés originaires de la Réunion, mais sur un Corrézien, Jean Verines, fusillé à Cologne en 1943, dont on apprend qu'il fut gendarme pendant treize années à la Réunion.La recherche peut également s'effectuer géographiquement, par lieu d'exécution (aucun lieu située Outre-mer n'est actuellement recensé), ou par victimes. Le site fait la distinction entre les fusillés après condamnation à mort, les fusillés comme otages les résistants exécutés sommairement ou encore les civils massacrés.
Lettres de fusillés
Autre ressource du site: les lettres des fusillés, bien souvent les derniers mots qu'ils adressent à leur proches sachant leur fin imminente. "Ne croyez pas que parce que je vais être fusillé dans quelques heures je fus pour cela un bandit, écrivait ainsi le Breton André Joineau quelques temps avant son exécution. (…) Le plus terrible, c'est d'avoir été arrêté par les Français. (…) La seule chose necessaire c'est l'espoir. Nous avons toujours espéré. J'aurai pu mourir au cours d'un bombardement. Je vais donc mourir pour mon pays si beau et dans lequel j'ai eu du bon temps, mais malheureusement très peu", poursuit-il.Plus de deux cent lettres de ces condamnés à mort sont archivées sur le site. http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/