Menace sur le nickel calédonien, l’armada indonésienne reprend la mer

Reprise des exportations indonésiennes de minerai, doutes sur la concrétisation d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, le nickel baisse pour le sixième jour de suite.
 
Même si son cours est encore élevé, le "métal du diable", surnom donné au nickel, a touché ce lundi 11 novembre son niveau de prix le plus bas depuis le 28 août. Le correspondant local de l'agence Reuters a compté le nombre de minéraliers indonésiens prêts à reprendre la mer. La stratégie nickel de l'Indonésie est qualifiée de "nationaliste" par des analystes londoniens.

20 minéraliers chargés de nickel
L’Indonésie a autorisé, lundi, neuf sociétés minières à reprendre leurs exportations de minerai de nickel et deux autres pourraient l’obtenir, selon l’agence Bloomberg. De son côté, Eric Onstad correspondant de l’agence Reuters a précisé : "Au moins vingt navires remplis de minerai de nickel qui étaient retenus dans les ports indonésiens en raison de l’arrêt des exportations ont repris la mer." Cette reprise des livraisons et de l'offre a eu un effet immédiat ; le cours du nickel au SHFE (Shanghai) a atteint son plus bas niveau depuis le 23 octobre. La tendance positive à long terme du nickel valorisée à 35,5 % a également chuté lundi à Londres. Elle est passée de ce sommet atteint le 5 septembre à un creux significatif (6,4%). L'optimisme a baissé brutalement.

Incertitude sur le front commercial
Comme si cela ne suffisait pas, les Etats-Unis semblaient toujours hésiter à supprimer les récents droits de douane imposés aux produits chinois importés, selon l’agence Bloomberg. Les négociations commerciales ne progressent pas aussi bien que prévu, le président américain Donald Trump déclarant en fin de semaine dernière qu'il n'avait pas accepté de réduire les droits de douane sur les importations en provenance de Chine. "La confiance dans les métaux a chuté", a déclaré William Adams, expert de Fastmarkets. Le prix net du nickel au LME de Londres a diminué de plus de 3 % perdant un peu plus de 600 dollars par tonne. Cette baisse des prix exerce une pression supplémentaire et soudaine sur la rentabilité des producteurs mondiaux et notamment sur la Nouvelle-Calédonie.

Inquiétude soudaine
L’inquiétude est donc de retour pour les aciers, mais aussi pour les ordinateurs et les téléphones portables qui contiennent à eux seuls entre 20 % et 50 % de métaux. Le constat d’Anna Stablum analyste du LME à Singapour ? "Le nickel et les autres métaux baissent pour le sixième jour consécutif à Londres." Le Financial Time ajoute : "La concurrence est plus forte entre les usines sidérurgiques chinoises et celles du reste du monde. Cette concurrence impose de baisser les prix pour rester compétitif, c'est une autre réalité de la guerre commerciale". Et cette pression soudaine sur les prix s’exerce aussi sur le nickel.

Cours du nickel à trois mois au LME de Londres le 11/11/2019 à 14H GMT : 15.647dollars par tonnes (7,09 $/l) en baisse de 3,27 %. Semaine - 4,12 %.