Meurtre du docteur Turquin : sa femme remise en liberté

Le Palais de Justice de Basse-Terre
La femme de l'ancien vétérinaire Jean-Louis Turquin, tué par balle en janvier à Saint-Martin, mise en examen pour assassinat depuis le 28 avril, a été remise en liberté vendredi et placée sous contrôle judiciaire avec un bracelet électronique.
La décision a été prise par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Basse-Terre, sur appel de Nadine Turquin, et "contre l'avis du parquet général" a expliqué l'avocat de Nadine Turquin, Maître Olivier Morice.

Ecrouée le 28 avril

Nadine Turquin, 66 ans, avait été mise en examen et écrouée pour assassinat, le 28 avril, après la découverte de "traces de poudre sur ses mains". Xavier Bonhomme, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, avait alors expliqué que des résultats
d'expertises avaient révélé la présence, "sur ses deux mains" de "19 particules typiques qui démontrent qu'elle était à proximité ou l'auteur du tir par arme à feu".

"La thèse de plusieurs auteurs"

Une "substance sanguine appartenant à Nadine Turquin" avait aussi été trouvée sur "un bris de verre" d'une carafe, avait précisé le procureur, expliquant "ne fermer aucune porte" et étudier la possibilité de "la thèse de plusieurs auteurs". Selon Xavier Bonhomme, "Le Docteur Turquin avait une vie sentimentale assez lâche et large" et était "quelqu'un qui était très difficile à vivre". Le couple envisageait le divorce.

"Une victoire" pour son avocat

"On a développé le fait que tous les éléments à décharge dans le dossier n'avaient jamais été pris en considération", tels qu'"un alibi incontournable" a déclaré à l'AFP Maître Morice, qui salue "une victoire". Me Morice n'exclut pas une demande de dépaysement du dossier: "j'ai quelques doutes sur la possibilité que la justice  puisse travailler sereinement sur ce dossier
en Guadeloupe compte tenu des prises de position exprimées dans les médias", a-t-il expliqué.

Assignée à résidence en Guadeloupe

Nadine Turquin est assignée à résidence "en Guadeloupe", a précisé son avocat. Jean-Louis Turquin, vétérinaire de 68 ans, condamné en 1997 à 20 ans de réclusion pour l'assassinat de son fils de 8 ans, avait été découvert mort à son domicile,
tué d'une balle dans le dos, dans la nuit du 6 au 7 janvier. Sa femme, qu'il avait épousée en secondes noces lors de sa détention, avait expliqué avoir trouvé le corps "en rentrant d'une soirée", "dans la chambre à coucher", au domicile du couple à Mont-Vernon, dans le nord-est de l'île. Une information judiciaire avait été ouverte pour "meurtre avec préméditation
ou guet-apens". Jean-Louis Turquin avait toujours clamé son innocence dans l'assassinat de son fils Charles-Edouard, dont le corps n'a jamais été retrouvé. En libération conditionnelle depuis 2006, il s'était installé à Saint-Martin en 2010 comme vétérinaire, avec son épouse.