Modernisation du système de surveillance des sous-sols de l'atoll de Mururoa

Essais nucléaires en Polynésie
Les travaux de modernisation du système de surveillance du lieu où ont été effectués les essais nucléaires français en Polynésie sont finis. Ce système de surveillance doit permettre d'alerter la population en cas de risque nucléaire lié au site.
Le système de surveillance des déformations de l'atoll de Mururoa, où ont eu lieu les essais nucléaires français, a été entièrement modernisé, au terme de travaux ayant coûté plus de 100 millions d'euros, a annoncé jeudi le ministère des Armées. Ce système, baptisé "Telsite 2", a été inauguré mercredi par les autorités civiles et militaires de Polynésie française, précise le ministère dans un communiqué.

Mis en place dans les années 80, il est constitué par un ensemble de capteurs placés sur l'atoll et dans ses sous-sols afin "d'alerter les populations qui pourraient être menacées par un risque - de moins en moins probable - de submersion causé par l'effondrement d'un bloc de falaise corallienne", ajoute le ministère.

193 essais nucléaires français en trente ans

Au total, 193 essais nucléaires ont été menés par la France sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa de 1966 à 1996, avec des explosions qui ont violemment secoué les sous-sols coralliens de ces deux atolls. Telsite 2 entrera en service opérationnel le 23 août, pour une vingtaine d'années au minimum.

Le ministère précise que 80 personnes en moyenne, la plupart employées par une vingtaine d'entreprises locales, ont travaillé pendant trois ans pour la modernisation de ce système de veille. Inaugurant en janvier à Papeete, l'Institut d'archives et de documentation sur le fait nucléaire en Polynésie, la ministre des Outre-mer Annick Girardin avait assuré que la France "assumait les essais nucléaires en Polynésie".

Un programme d'indemnisation des vétérans du Centre d'expérimentation nucléaire victimes de maladie radio-induites a été mis sur pieds, mais pour l'instant seuls quelques-uns l'ont été, alors qu'un millier de dossiers ont été déposés.