Lorsque Thomas Lemar arrive à six ans, "tout maigre", avec son père Edwige sur les bords du terrain de la Solidarité Scolaire "pour prendre sa licence", Christian Zéby, entraîneur du club guadeloupéen, le prend "à la rigolade". Mais une fois balle au pied, c'est du sérieux.
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"Il fallait le voir Thomas, c'était un petit bonhomme, tout maigre, pas vraiment l'apparence d'un génie du ballon", se souvient Zéby. Mais à l'entraînement de 15h, "lorsque cette petite crevette s'est retrouvée avec le ballon dans les pieds, j'ai compris qu'il ne fallait surtout pas la laisser partir".
A 22 ans, il va partir avec les Bleus pour le Mondial en Russie. Les témoins sont unanimes au sujet de "Toto", un de ses surnoms à ses débuts à la Solidarité Scolaire, club de sa ville natale Baie-Mahault. Un petit gamin qui ne payait pas de mine, plutôt solitaire, silencieux et introverti, mais qui, une fois sur le terrain laissait bouche bée.
C'est d'abord son père qui l'a entraîné. Dans une interview accordée au journal France-Antilles, il confiait qu'"à 4 ou 5 ans, il jonglait déjà pied droit, pied gauche" et qu'il avait déjà un "très mauvais pied droit". Au point de casser les pots de fleurs de maman à grand coups de ballon incontrôlé. C'est d'ailleurs une des rares bêtises qu'on lui connaît. Son entourage le décrit comme sage, appliqué, bosseur.
Au fil des années, l'enfant gagne plusieurs fois le titre de meilleur buteur dans les tournois locaux, ou hors du département. Perdre un match ou un titre tirait systématiquement des larmes au petit garçon. "Je le prenais dans mes bras et je le consolais", sourit doucement Zéby, qui s'autoqualifie de père spirituel de sa promotion de petits génies. Parce que dans l'équipe de gamins, il y avait Lemar, mais aussi Marcus Coco (Guingamp, passé par l'équipe de France Espoirs), et quelques autres que les sélectionneurs surveillaient de près.
Thomas, lui, intègre le Pôle Espoir du Creps à 13 ans. "J'ai appelé un ami qui s'occupait du centre de formation de Caen, et je lui ai dit 'Je crois que j'ai le meilleur joueur que la Guadeloupe a jamais eu'", poursuit Zéby. L'homme au bout du fil est intéressé mais dubitatif. "Quelques semaines plus tard, il venait, et a confirmé mes soupçons : nous avions un bijou doté de qualités techniques et d'une intelligence de jeu remarquables". Le bijou signe à Caen, malgré d'autres propositions émanant parfois de grands clubs. "Pour Thomas, nous avons pensé qu'il valait mieux commencer dans un 'petit' club, plus familial", explique Zéby.
Mais le jeune homme semble garder les pieds sur terre. "Monsieur Zéby, je vous appelle pour vous dire que je suis retenu en équipe de France: c'est ce qu'il m'a dit quand il a été sélectionné, C'était simple et calme", confie son premier entraîneur. "Ce jour-là, je crois que j'étais plus fier que lui".
A 22 ans, il va partir avec les Bleus pour le Mondial en Russie. Les témoins sont unanimes au sujet de "Toto", un de ses surnoms à ses débuts à la Solidarité Scolaire, club de sa ville natale Baie-Mahault. Un petit gamin qui ne payait pas de mine, plutôt solitaire, silencieux et introverti, mais qui, une fois sur le terrain laissait bouche bée.
Sage, appliqué, bosseur
"Lorsque je menais des formations d'accompagnateur au Creps (Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive Antilles & Guyane), je le faisais venir alors qu'il n'avait que 10 ans, pour montrer à mes stagiaires ce qu'on devait savoir faire avec un ballon", raconte Franck Louis, conseiller technique régional du Creps-AG.C'est d'abord son père qui l'a entraîné. Dans une interview accordée au journal France-Antilles, il confiait qu'"à 4 ou 5 ans, il jonglait déjà pied droit, pied gauche" et qu'il avait déjà un "très mauvais pied droit". Au point de casser les pots de fleurs de maman à grand coups de ballon incontrôlé. C'est d'ailleurs une des rares bêtises qu'on lui connaît. Son entourage le décrit comme sage, appliqué, bosseur.
Il venait seul pour s'entraîner et travaillait sa précision de tir en essayant d'envoyer la balle sur la transversale", raconte Christian Ajax, l'ancien président de la Solidarité Scolaire. Et d'ajouter en riant : "quand on faisait des concours de jonglerie, il fallait l'arrêter parce qu'il ne pouvait pas stopper tout seul, il jonglait inlassablement".
Au fil des années, l'enfant gagne plusieurs fois le titre de meilleur buteur dans les tournois locaux, ou hors du département. Perdre un match ou un titre tirait systématiquement des larmes au petit garçon. "Je le prenais dans mes bras et je le consolais", sourit doucement Zéby, qui s'autoqualifie de père spirituel de sa promotion de petits génies. Parce que dans l'équipe de gamins, il y avait Lemar, mais aussi Marcus Coco (Guingamp, passé par l'équipe de France Espoirs), et quelques autres que les sélectionneurs surveillaient de près.
Thomas, lui, intègre le Pôle Espoir du Creps à 13 ans. "J'ai appelé un ami qui s'occupait du centre de formation de Caen, et je lui ai dit 'Je crois que j'ai le meilleur joueur que la Guadeloupe a jamais eu'", poursuit Zéby. L'homme au bout du fil est intéressé mais dubitatif. "Quelques semaines plus tard, il venait, et a confirmé mes soupçons : nous avions un bijou doté de qualités techniques et d'une intelligence de jeu remarquables". Le bijou signe à Caen, malgré d'autres propositions émanant parfois de grands clubs. "Pour Thomas, nous avons pensé qu'il valait mieux commencer dans un 'petit' club, plus familial", explique Zéby.
Garder les pieds sur terre
De l'avis de tous en Guadeloupe, le jeune homme est "bridé" à Monaco où il évolue depuis 2015 (pour un transfert de 4 millions d'euros). "Il va encore franchir des paliers, acquérir de l'expérience, aller plus loin, il a encore du potentiel à acquérir", assure Zéby. Coûter plus cher aussi. Quand on voit son nom dans la rubrique "transferts", les sommes évoquées montent parfois jusqu'à 100 millions d’euros...Mais le jeune homme semble garder les pieds sur terre. "Monsieur Zéby, je vous appelle pour vous dire que je suis retenu en équipe de France: c'est ce qu'il m'a dit quand il a été sélectionné, C'était simple et calme", confie son premier entraîneur. "Ce jour-là, je crois que j'étais plus fier que lui".