Six fois championne du monde de handball masculin (1995, 2001, 2009, 2011, 2015, 2017), la France est l’équipe la plus titrée dans cette compétition. Elle rêve de décrocher un septième titre, surtout que lors des deux dernières éditions, elle a dû se contenter de la petite finale et a terminé 3e en 2019 et 4e en 2021.
Même si l'on connaissait déjà à peu près la composition des Bleus pour ce Mondial 2023, la liste a été officiellement publiée ce dimanche 8 janvier.
Sur les 18 joueurs sélectionnés, deux Ultramarins : le Martiniquais Mathieu Grébille et le Réunionnais Melvyn Richardson. La 1ère a pu les rencontrer avant leur départ pour le Mondial ce lundi.
"Décrocher cette 7e étoile"
Du haut de ses 25 ans, le fils de la star du hand Jackson Richardson s’est déjà fait un prénom avec un palmarès bien fourni : champion du monde jeunes en 2015, vainqueur de la Ligue des champions avec Montpellier (2018) puis Barcelone (2022), champion olympique en 2021… Mais il n’a pas encore décroché la médaille d’or avec l’équipe A, l’équipe principale.
"C’est un titre que je n’ai pas avec les A, reconnaît l’arrière droit réunionnais. Et c’est vrai que ça fait un moment, depuis 2017, que l’équipe de France cherche à décrocher cette 7e étoile. Je pense qu’on est ambitieux, on a l’équipe pour aller le plus loin possible, et maintenant à nous de nous en donner les moyens."
Il se dit en tout cas "heureux de pouvoir partager ça" avec la plupart des joueurs sélectionnés : "On se connaît depuis très longtemps, on a commencé les équipes de France ensemble, donc c’est super ! En plus, il y a une super relation avec les plus anciens, le groupe vit bien et ça, c'est une des grandes forces qu’on a pour nous permettre d’avancer."
"Faire quelque chose de grand"
Un avis partagé par l’autre Ultramarin des Bleus, Mathieu Grébille qui voit ce championnat du monde de hand 2023 comme "une belle aventure". "C’est une véritable chance de pouvoir participer à une telle compétition, on a une très belle équipe et des chances de faire quelque chose de grand", souffle l’ailier gauche martiniquais qui n’avait pas été retenu pour les JO de Tokyo.
"J’ai la chance de pouvoir évoluer encore au plus haut niveau avec le PSG, et de nouveau avec l’équipe de France, d’évoluer à côté de très grands joueurs qui ont gagné énormément de titres et qui vont en gagner encore je l’espère, donc je suis très heureux d’être là", affirme-t-il reconnaissant.
Si l’entraîneur Guillaume Gille a choisi de le sélectionner pour ce Mondial, c’est avant tout pour "sa polyvalence", c’est-à-dire son aptitude à "attaquer à l’aile" mais aussi à défendre. Mathieu Grébille a en effet commencé sa carrière au poste d’arrière gauche avant de se convertir en ailier gauche à cause de plusieurs blessures.
"C’est surtout quelqu’un qu’on peut quasiment mettre à tous les postes en défense et qui nous offre beaucoup d'alternative dans ce secteur de jeu-là", analyse le coach.
"Retrouver les sommets"
Quant à Melvyn Richardson, il l’a choisi pour sa capacité à "faire des différences sur des temps assez courts". "Il est capable d’apporter une contribution importante à l’équipe, assure Guillaume Gille. C’est ce rôle d’impact player qui lui va bien et qui nous permet aussi d’avoir dans les rotations une super plus-value."
Pour lui comme pour ses joueurs, l’objectif de cette compétition est très clair : ils visent la médaille d’or. "On n’a pas à se cacher de notre envie de retrouver les sommets, assume le sélectionneur. On sait malgré tout que c’est un chemin très étroit et très complexe à trouver, mais c’est ce vers quoi on a envie d’aller."
Un chemin qui va débuter dès ce mercredi 11 janvier avec le match d’ouverture face à la Pologne, l’un des deux pays organisateurs avec la Suède.
Un match "très costaud"
Melvyn Richardson sait que rien n'est gagné face à des Polonais parmi lesquels se trouvent de "très grands joueurs" et qui "auront à cœur de débuter de la meilleure des façons leur compétition à domicile".
"Ça va être un match très attendu. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de monde parce que quand on joue l’équipe de France, c’est un match assez spécial pour toutes les nations, pressent-il. Ça va être dur, ça va être très costaud, mais à nous de nous préparer au mieux pour l’entamer de la meilleure des façons."
"Ça va être un gros gros match, on le sait, confirme Mathieu Grébille. Au moins, on va rentrer de suite dans le vif du sujet et il faudra être prêt mentalement et physiquement pour affronter cette équipe."
Les Bleus ne pourront malheureusement pas compter sur l’ailier droit réunionnais Benoît Kounkoud, forfait à cause d’une blessure au pied gauche. Ce dernier connaît pourtant bien la Pologne puisqu’il évolue en première division du championnat polonais avec le club du KS Kielce.
Les JO "encore loin"
Au-delà du titre, ce Mondial de handball a une autre particularité : c’est la première épreuve qualificative pour les Jeux Olympiques 2024. Or, comme le pays organisateur, c’est-à-dire la France, est qualifié d’office, les handballeurs tricolores n’ont aucune pression sur ce point.
Ainsi Melvyn Richardson se dit "concentré" pour aider au mieux l’équipe de France à décrocher ce championnat du monde, tandis que pour Mathieu Grébille, les JO sont "encore loin".
"Je pense qu’on a suffisamment de choses à penser avec ce qui arrive là au mois de janvier, donc on verra ça plus tard, recadre-t-il. Et la meilleure façon de bien préparer 2024 je pense, c’est de faire un bon Mondial en 2023." S’ils redevenaient champions du monde, ce seraient les deuxièmes qui seraient alors qualifiés pour Paris 2024.
Le calendrier des Bleus
- Phase de groupes
11 janvier : France – Pologne (21h)
14 janvier : France – Arabie Saoudite (18h)
16 janvier : Slovénie – France (18h)
- Phase finale
Quarts de finale : le 25 janvier (deux à 18h et deux à 20h30)
Demi-finales : le 27 janvier (18h et 20h30)
Match pour la 3e place : le 29 janvier (18h)
Finale : le 29 janvier (20h30)