Les Bleues, qui comptent deux joueuses ultramarines dans leur rang et dont l'objectif est de faire mieux que leur médaille de bronze obtenue lors du Mondial-2017, défieront donc les championnes du monde en titre, chez elles, dans leur temple de l'Eden Park, théâtre des exploits des All Blacks.
Les coéquipières de Gaëlle Hermet, grâce à une deuxième période beaucoup plus aboutie que la première, ont validé samedi leur billet dans le dernier carré tout en prenant leur revanche sur les Italiennes, qui les avaient sérieusement refroidies en match de préparation à Biella début septembre (défaite 26-19).
"On fait un match plutôt accompli : on gère très bien notre première mi-temps où on était contre le vent, on maintient et après, en deuxième mi-temps, on se dit qu'il faut lâcher les chevaux et c'est exactement ce qu'on fait", s'est réjouie la capitaine des Bleues après la rencontre.
Comme souvent entre ces deux formations, dont c'était la quatrième confrontation cette année, le match s'est déroulé dans un climat tendu, compte tenu de l'enjeu, mais aussi de la parfaite connaissance que l'une a de l'autre.
Françaises comme Italiennes se sont engluées dans un faux rythme, lors d'une rencontre qui a mis du temps à passer d'un ton poussif et laborieux à celui plus enjoué et virevoltant que le public était en droit d'attendre d'un quart de finale de Mondial.
"On n'a pas paniqué"
Il a fallu ainsi attendre presque l'heure de jeu pour que les Françaises se libèrent enfin, à la suite d'un essai de pénalité accordé par l'arbitre de la rencontre, l'Écossaise Hollie Davidson.
"C'est moi qui marque, mais là, je pense surtout à tout ce qu'on a fait pour enfin réussir à se libérer derrière et ça fait du bien", a estimé Grisez, qui a parcouru la distance énorme de 162 mètres ballon en main.
Le premier essai du match est pourtant arrivé très rapidement, à la suite d'une magnifique relance d'Émilie Boulard, élue joueuse du match. Partie de ses 22 mètres pour se faufiler dans la défense italienne, elle n'a eu plus qu'à offrir l'essai à Grisez entre les poteaux (7-0, 3e).
Mais la suite de la première période n'a pas été du même niveau, les Françaises confondant souvent vitesse et précipitation. Trop souvent pénalisées et perdant trop de ballons, elles n'ont pas réussi à concrétiser leur domination territoriale (65%).
L'Italie, ultra-motivée pour son tout premier quart de finale en Coupe du monde, garçons et filles confondus, a fait plus que résister, défendant avec acharnement (20 plaquages pour la seule Francesca Sgorbini), jusqu'à réussir à marquer ses trois premiers points - et les seuls (7-3, 39e).
Au retour des vestiaires (10-3), les Françaises se sont vu refuser trois essais, jusqu'à ce que l'arbitre ne leur en accorde un de pénalité, à la suite d'un carton jaune sanctionnant Silvia Turani (20-3, 63e).
Pour l'ouvreuse originaire de La Réunion Caroline Drouin, cette situation compliquée à gérer aurait pu faire du mal aux Françaises mais "on n'a pas paniqué : je pense que c'est là aussi qu'on a grandi".
Libérées et en supériorité numérique, les Bleues ont alors déroulé, enchaînant trois essais par la talonneuse Laure Touyé, tout juste entrée en jeu (65e), et par Grisez (68e, 70e), pour plier définitivement le match.