À vingt mois des Jeux olympiques à domicile, la cheffe de file de la gymnastique française Mélanie De Jesus Dos Santos, qui s'attaque aux Championnats du monde à partir de samedi, connaît son axe de travail prioritaire : la confiance en soi et le mental. "C'est quelque chose que je dois travailler, encore et encore. Je pense que ça va venir, ça prend du temps, mais ça va venir", disait-elle il y a cinq semaines après sa performance aux Internationaux de France à Bercy.
La Martiniquaise effectuait alors son retour à la compétition, près d'un an après des JO de Tokyo éprouvants, où des résultats décevants l'avaient poussée à envisager la retraite.
Mais après une pause de plusieurs mois et un exil aux États-Unis, sous les ordres de Cécile et Laurent Landi, les coaches français de la star Simone Biles, la quadruple championne d'Europe a donné un nouvel élan à sa carrière et goûte de nouveau au plaisir de son sport.
Ses retrouvailles avec la compétition et le public français en septembre dernier à Bercy, là même où auront lieu les épreuves des JO de Paris, ne l'ont toutefois pas satisfaite.
"Plus forte pour la suite"
Particulièrement stressée, elle n'a pris que la sixième place de la finale de la poutre, sans réussir à se qualifier pour celle des barres asymétriques. "J'ai été très faible sur le mental", a-t-elle jugé.
Je ne suis pas quelqu'un qui a si confiance en moi. J'ai l'impression qu'avec le temps, je perds de plus en plus confiance mais avec mes nouveaux entraîneurs, le nouvel environnement, les nouvelles personnes qui m'aident, je pense que ça va revenir et je serai plus forte pour la suite.
Mélanie De Jesus Dos Santos
Interrogée sur les enseignements à tirer de ses Internationaux de France, elle répondait alors: "Il faut que je prenne confiance, les Monde c'est bientôt, il faut que je me remette dedans et que je me dise 'Ça y est Mél, c'est reparti'". Lors des Mondiaux de Liverpool à partir de samedi, elle fera office de leader de l'équipe de France, bien qu'elle n'ait repris l'entraînement qu'en avril.
"Je ne souhaite pas mettre trop de pression sur Mélanie", a déclaré le Directeur Technique National de la gym Kévinn Rabaud. "Les premiers éléments depuis son départ aux États-Unis laissent penser qu'elle revient bien. Mais elle a encore une marge de progression importante.""Sa confiance se nourrit de sa réussite et pour l'instant elle n'a pas assez de références dans ce cycle olympique. Il ne faut pas nourrir trop d'attentes pour cette compétition pour ne pas créer un climat trop oppressant. On espère qu'elle ira chercher des finales et qu'elle réussira à s'exprimer."
En Angleterre, outre Mélanie De Jesus Dos Santos, les espoirs bleus reposeront sur la Réunionnaise Marine Boyer, victorieuse de la poutre à Bercy, ou encore Carolann Héduit, médaillée de bronze au dernier Euro.