Montagne d’Or : l'ambition d’une mine nouvelle en Guyane

Pierre Paris président de la Compagnie minière Montagne d'Or en Guyane
Pour le nouveau président de la compagnie Montagne d’Or, le projet minier guyanais est économiquement viable. Pierre Paris veut dialoguer et convaincre du bien-fondé d'un développement qu'il souhaite durable, responsable et créateur d'emplois.
La compagnie minière Montagne d'Or, opérateur du seul projet industriel d'extraction d'or en France, dans l'ouest de la Guyane, a nommé à sa présidence Pierre Paris, un ingénieur-géologue qui vient de prendre ses fonctions à Cayenne. M. Paris bénéficie d'une longue expérience au sein de groupes miniers internationaux. Il a travaillé pour Rio Tinto et BHP Billiton en Australie, avant d'apporter son expertise du traitement environnemental des résidus miniers sur le complexe industriel de Vale Nickel en Nouvelle-Calédonie.

Changement et continuité

M. Paris prend la succession de Roch Lefrançois, qui assurait jusque-là la présidence de Montagne d'Or et va siéger désormais au conseil d'administration. Cette évolution dans la gouvernance de la société accompagne la montée au capital du groupe russe Nordgold qui détient désormais 55,01% du projet minier guyanais. Son partenaire, désormais minoritaire, est le Canadien Colombus. Nordgold a nommé M. Paris pour succéder à M. Lefrançois qui avait été nommé par Colombus.
Pierre Paris, qui est diplômé de l'École Nationale Supérieure du Pétrole, est également titulaire d'un master en géologie. «Volontaire et abordable, à l’écoute et ouvert au dialogue », selon le portrait qu’en fait l'un de ses proches, le nouveau président de la compagnie minière Montagne d'Or veut ouvrir le management aux Guyanais et notamment aux femmes.  

Pour tenter de répondre à ses détracteurs, c’est aussi un spécialiste des questions environnementales que Nordgold a recruté. En Nouvelle-Calédonie, M. Paris s’est notamment occupé des questions de stockage perenne et de traitement des résidus miniers. Une expérience qui lui sera particulièrement utile en Guyane pour mener à bien la neutralisation du cyanure nécessaire à l’extraction de l’or. Ce point sensible focalise l'opposition des associations environnementalistes.

Promouvoir la diversité

Dans la bataille médiatique qui oppose en Guyane les partisans du projet minier à ses opposants, le nouveau président de Montagne d’Or entend mettre en avant ses atouts pour convaincre. Il souhaite démontrer aux Guyanais qu'un « nouveau modèle minier » durable et responsable est possible. Un concept qui entend concilier activité industrielle, respect de l'environnement et création d'emplois. 

Si le projet aboutit, 750 emplois locaux en CDI bénéficieront de la convention collective nationale du secteur. M. Paris entend aussi favoriser le recrutement et la formation de femmes pour tous les métiers de la mine. Pierre Paris souhaite également s’inspirer de l’exemple calédonien pour associer les PME locales de Guyane. Le représentant de Nordgold aura fort à faire pour améliorer les relations de la compagnie minière avec les représentants des communautés amérindiennes, majoritairement hostiles au projet. C’est donc muni de cette feuille de route que le nouveau président de Montagne d’Or entend avancer. 

La compagnie Montagne d’Or prévoit également la création de 1750 emplois indirects autour du projet industriel. La société minière pense extraire du sous-sol guyanais près de 95 tonnes d’or, pour une valeur de plus de deux milliards d’euros. Un débat public régional est prévu pour mars 2018, à la demande des élu(e)s guyanais. Le président de la République sera en Guyane du 25 au 29 octobre. Emmanuel Macron sera accompagné du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, dans le cadre de la 22e conférence des régions ultrapériphériques.