Face à la recrudescence des cas de Mpox à l’international et à l’émergence d’un nouveau variant pouvant être transmis sexuellement en Afrique centrale, l’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale le 14 août dernier.
"La circulation du virus se fait à bas bruit en France", rassure Grégory Emeri, le directeur général de la Santé. Pour l'heure, aucun cas du nouveau variant n'a été recensé en France, où le virus circule depuis 2022. Cependant, si "la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane n’ont pas de profil particulier" par rapport à l’Hexagone, "La Réunion et Mayotte sont plus proches de zones de circulation active du virus", ce qui demande une vigilance particulière. Il faut "s’assurer que le système de santé sur place soit en vigilance maximale pour qu’en cas d’intrusion [de la nouvelle forme du] virus sur le territoire –ce qui est possible– puisse être menée une action de limitation de la propagation du virus", explique Grégory Emeri.
La prudence est particulièrement de mise dans un territoire comme Mayotte, où l’accès difficile à l’eau et l’habitat informel rendent plus difficile les stratégies de prévention. Bien qu'épargné par le nouveau variant, en 2022, à Mayotte deux cas de Mpox avaient été identifiés. À La Réunion, trois cas ont été recensés en 2024.
Le Mpox, c’est quoi ?
Le Mpox est une maladie infectieuse virale qui provoque dans un premier temps des courbatures et de la fatigue, puis des éruptions cutanées.
La maladie guérit généralement spontanément, mais des complications sont possibles et l'infection peut être mortelle. Les enfants de moins de cinq ans, dénutris ou déshydratés, sont particulièrement vulnérables.
Au total, au 30 août 2024, en France, 129 cas de Mpox ont été recensés par Santé Publique France.
Comment se transmet le virus ? Comment limiter les risques ?
La maladie peut être transmise à l’homme via des animaux infectés, par exemple des rongeurs. Elle se transmet également par contact prolongé, notamment lors de rapports sexuels, ou par contact avec des matériaux ou des surfaces contaminés.
Le virus circule à bas bruit, mais faire circuler un virus n’est jamais bon. (…) Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui il y a un risque faible qu’il ne faut pas se protéger.
Grégory Emeri, le directeur général de la Santé
Il est conseillé d’éviter de consommer de la viande de brousse pour limiter les risques. Le port du préservatif et le nettoyage des sex-toys après usage est également recommandé, en particulier lorsqu’on ne connait pas son partenaire. Si l’on vit avec une personne infectée, il faut veiller à ne pas partager du linge ou de la vaisselle avec celle-ci.
Qui doit aller se faire vacciner ?
Santé Publique France recommande aux homosexuels ayant de multiples partenaires, aux professionnels du sexe, aux personnes immunodéprimées ou à celles en contact avec un malade, de se faire vacciner.
Une dose de rappel est également recommandée pour les personnes qui se sont fait vacciner depuis l’épidémie de 2022, y compris celles qui ont reçu un schéma vaccinal complet. Il n’est pas nécessaire de se faire vacciner si l’on a contracté le Mpox ces dernières années, l’infection offrant une "immunité stable et à long terme", selon la Haute Autorité de Santé.
La France dispose d’un stock de vaccin largement suffisant pour mettre en œuvre la stratégie de vaccination.
Grégory Emeri, directeur général de la Santé.
Se faire vacciner est également recommandé pour les soignants et les travailleurs humanitaires se rendant dans une zone à risque. Les personnes en voyage dans une zone à risque pour rendre visite à des proches sur place doivent aussi se faire vacciner, mais la recommandation ne vaut pas pour les simples touristes.
Le vaccin ne bénéficie pas d’une autorisation de mise sur le marché pour les mineurs : l’agence européenne du médicament rendra un avis sur la question dans les prochaines semaines. En attendant, le choix de vacciner ou non les moins de 18 ans doit être pris au cas par cas par un médecin.
Au-delà de la vaccination, il est important de se dépister en cas de doute. Si des symptômes apparaissent, notamment des éruptions cutanées, consultez votre médecin traitant ou rendez vous dans un centre de dépistage. Ces derniers sont implantés un peu partout sur le territoire, y compris Outre-mer.