Plusieurs leaders de la grande mobilisation sociale du printemps 2017 en Guyane, qui avait paralysé le territoire pendant plusieurs semaines, se sont lancés dans la campagne des municipales, en marge des partis existants, pour renouveler la vie politique et avoir "plus de légitimité".
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"Les mouvements sociaux ont mis en évidence 30 ans d'inefficacité des politiques. Pourquoi les rejoindre ? S'ils avaient fait (le nécessaire), on n'aurait pas eu à le faire nous-même", lance Mikaël Mancée, qui a fait partie des "500 frères contre la délinquance", ce groupe d'hommes encagoulés qui avait soulevé la contestation populaire, réclamant la fermeture des frontières, plus de moyens contre l'insécurité, et un "rattrapage" économique et social par rapport à la métropole.
Cet ancien policier de 36 ans, aujourd'hui secrétaire comptable, conduit la seule liste d'opposition à Marie-Laure Phinéra Horth, maire de Cayenne depuis 25 ans, soupçonnée par la justice d'emploi fictif au centre hospitalier de Cayenne. Figure charismatique du mouvement social, il a nommé son mouvement sans étiquette Guyane Renouveau.
En mars-avril 2017, cinq semaines de blocage intermittent de ce territoire français en Amazonie, qui compte 22 communes et 300.000 habitants, avaient débouché sur la signature des Accords de Guyane avec le gouvernement, à la veille des présidentielles. "2017 a été un déclic. Plusieurs jeunes se présentent aux municipales, c'est une prise de conscience, il y a une vitalité de la démocratie", se réjouit Davy Rimane, l'une des figures du Kolectif Pou Lagwiyann dékolé (KPLD, "collectif pour que la Guyane décolle", ndlr), qui est aujourd'hui tête de liste (sans étiquette) à Kourou.
Le syndicaliste de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) avait déjà tenté sa chance aux législatives 2018, soutenu par la France Insoumise, mais il avait été battu au second tour par le candidat LREM, Lenaïck Adam. Pour ces municipales, le rapprochement avec LFI n'est plus d'actualité. "Je n'ai pas cherché de soutien puisque ce sont des élections en local, on fait ça tranquillement".
À Kourou toujours, José Mariéma, qui fut un membre très actif des barrages à Kourou pour le KPLD, est soutenu par le RN. Cet homme de 40 ans, qui évolue dans le milieu de l'or et de l'hospitalisation à domicile conduit lui aussi une liste d'opposition au maire sortant et conseiller territorial (Guyane 73), François Ringuet (soutenu par LREM).
Au cours du mouvement social du printemps 2017, l'élite politique a été taxée d'immobilisme, et rendue en partie responsable du "retard structurel" de la Guyane. Mise sur la touche, la classe politique locale avait contesté la "légitimité" de ces leaders autoproclamés. Emmanuel Macron avait lui aussi refusé de rencontrer les leaders du mouvement social, lors de sa venue. "On devait prouver constamment notre légitimité aux yeux des décisionnaires. C'est cette légitimité-là aujourd'hui que je vais chercher", lâche Manuel Jean-Baptiste, qui fut l'un des pivots du mouvement à Saint-Laurent du Maroni.
Cet ancien syndicaliste à l'UTG, très actif dans le monde associatif, se présente comme colistier de la maire sortante, Sophie Charles (SE), élue en 2018 suite à la condamnation et à l'incarcération du maire, Léon Bertrand, ancien ministre chiraquien, pour corruption passive et favoritisme. "Je ne voulais pas être tête de liste car avant d'aller en politique il faut maîtriser certains rouages. Pour le moment mon engagement politique c'est la participation", ajoute ce représentant des "Iguanes de l'ouest", collectif qui s'était mobilisé contre les problèmes de coupures d'électricité à répétition dans l'ouest guyanais.
Au total, trois anciens porte-parole du KPLD sont candidats mais non tête de liste, à Saint-Laurent du Maroni mais aussi à Maripasoula et Papaïchton, communes du grand ouest guyanais, reliées au littoral par pirogues et par l'avion.
Cet ancien policier de 36 ans, aujourd'hui secrétaire comptable, conduit la seule liste d'opposition à Marie-Laure Phinéra Horth, maire de Cayenne depuis 25 ans, soupçonnée par la justice d'emploi fictif au centre hospitalier de Cayenne. Figure charismatique du mouvement social, il a nommé son mouvement sans étiquette Guyane Renouveau.
En mars-avril 2017, cinq semaines de blocage intermittent de ce territoire français en Amazonie, qui compte 22 communes et 300.000 habitants, avaient débouché sur la signature des Accords de Guyane avec le gouvernement, à la veille des présidentielles. "2017 a été un déclic. Plusieurs jeunes se présentent aux municipales, c'est une prise de conscience, il y a une vitalité de la démocratie", se réjouit Davy Rimane, l'une des figures du Kolectif Pou Lagwiyann dékolé (KPLD, "collectif pour que la Guyane décolle", ndlr), qui est aujourd'hui tête de liste (sans étiquette) à Kourou.
Le syndicaliste de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) avait déjà tenté sa chance aux législatives 2018, soutenu par la France Insoumise, mais il avait été battu au second tour par le candidat LREM, Lenaïck Adam. Pour ces municipales, le rapprochement avec LFI n'est plus d'actualité. "Je n'ai pas cherché de soutien puisque ce sont des élections en local, on fait ça tranquillement".
À Kourou toujours, José Mariéma, qui fut un membre très actif des barrages à Kourou pour le KPLD, est soutenu par le RN. Cet homme de 40 ans, qui évolue dans le milieu de l'or et de l'hospitalisation à domicile conduit lui aussi une liste d'opposition au maire sortant et conseiller territorial (Guyane 73), François Ringuet (soutenu par LREM).
"Maîtriser les rouages"
José Mariéma demeure une figure controversée de la mobilisation sociale puisqu'il a été condamné pour corruption active en 2015 dans un réseau de fausses reconnaissances de paternité d'enfants de mères célibataires afin de délivrer des titres de séjour à des ressortissants chinois.Au cours du mouvement social du printemps 2017, l'élite politique a été taxée d'immobilisme, et rendue en partie responsable du "retard structurel" de la Guyane. Mise sur la touche, la classe politique locale avait contesté la "légitimité" de ces leaders autoproclamés. Emmanuel Macron avait lui aussi refusé de rencontrer les leaders du mouvement social, lors de sa venue. "On devait prouver constamment notre légitimité aux yeux des décisionnaires. C'est cette légitimité-là aujourd'hui que je vais chercher", lâche Manuel Jean-Baptiste, qui fut l'un des pivots du mouvement à Saint-Laurent du Maroni.
Cet ancien syndicaliste à l'UTG, très actif dans le monde associatif, se présente comme colistier de la maire sortante, Sophie Charles (SE), élue en 2018 suite à la condamnation et à l'incarcération du maire, Léon Bertrand, ancien ministre chiraquien, pour corruption passive et favoritisme. "Je ne voulais pas être tête de liste car avant d'aller en politique il faut maîtriser certains rouages. Pour le moment mon engagement politique c'est la participation", ajoute ce représentant des "Iguanes de l'ouest", collectif qui s'était mobilisé contre les problèmes de coupures d'électricité à répétition dans l'ouest guyanais.
Au total, trois anciens porte-parole du KPLD sont candidats mais non tête de liste, à Saint-Laurent du Maroni mais aussi à Maripasoula et Papaïchton, communes du grand ouest guyanais, reliées au littoral par pirogues et par l'avion.