Natation : Mehdy Metella, une envie de renouveau

Mehdy Metella aux championnats de France grand bassin à Rennes, le 16 avril 2019
Mehdy Metella est l’une des têtes d’affiche des championnats de France grand bassin qui se déroule en ce moment à Rennes (du 16 au 21 avril). Le Guyanais espère profiter de cette compétition pour se relancer après un passage à vide cet hiver.
 
Tout sourire en conférence de presse, Mehdy Metella répond en toute décontraction aux médias et aux nombreuses sollicitations. Le Guyanais est l’un des visages phare de la natation française, révélé il y a deux ans en devenant le Français le plus rapide sur le 100m nage libre, en 47 sec 65. Mehdy Metella a connu quelques difficultés. Déjà qualifié pour les Mondiaux en Corée du Sud, le nageur a tenu à participer aux championnats de France, grand bassin à Rennes cette semaine pour se jauger.

"J’ai eu un petit passage à vide pendant la saison mais j’ai réussi à me remettre sur les bons rails grâce à mon coach. Je suis déjà qualifié pour les championnats du monde mais je ne lâche rien pour autant", confie le jeune homme de 26 ans. Un nouveau départ après des mois bien compliqués pour le licencié au Cercle des nageurs de Marseille.
 

 
Des blessures à répétitions

Ses ennuis commencent dès septembre 2017, quand il se blesse sérieusement à la cheville droite au cours d'un exercice de musculation. Le diagnostic est sans appel. Mehdy Metella doit s’éloigner des bassins pendant trois mois. Le sort s’acharne contre lui. Les blessures s’enchaînent. Suivent une tendinite à une épaule finalement maîtrisée par une infiltration, des problèmes de poids, et des soucis personnels.

A un mois des Championnats d'Europe 2018, Metella nage en plein doute à Chartres, loin de ses chronos de l'été précédent. "J'ai du mal... C'est très dur, je n'y arrive pas. Ça ne répond plus", lâche-t-il alors. Tout haut, il envisage même l'éventualité de renoncer au rendez-vous estival. A Glasgow toutefois, le sprinter, en bronze sur 100m puis en argent sur 100m papillon, sort la tête de l'eau à point nommé. A l'époque, il explique avoir "vécu une année horrible", "espère ne jamais en revivre des comme ça" et sa deuxième médaille individuelle encore autour du cou, évoque son rêve de doublé olympique 100m-100m papillon.
 
Mehdy Metella analyse visionne sa course au côté de son entraîneur Julien Jacquier, février 2017


En plein doute 

Mais quand la nouvelle saison s'ouvre, rien ne va plus. "J'ai connu un hiver peu chamboulé. Je me suis perdu, je me suis posé dix mille questions." Mehdy Metella peine à retrouver la motivation. Le doute s’installe. En février, lors d'un stage en Afrique du Sud, une réunion de crise est alors organisée avec l’ensemble du staff .
"Il y avait une forme d'ultimatum parce qu'on sentait qu'on ne pouvait pas l'aider plus longtemps dans cette voie-là, qu'il aurait peut-être fallu changer de voie si ça avait continué", explique son entraîneur Julien Jacquier. "C'était urgent parce qu'on avait atteint une vraie cassure. On avait un athlète esseulé qui ne comprenait plus pourquoi on ne communiquait plus, pourquoi on n'arrivait plus à échanger. Pour la première fois, on était tous assez fâché, lui comme moi et le staff. On a réussi à dire les choses. On a mis les choses à plat", ajoute-t-il. 
 

Un nouveau départ

Une mise au point salutaire. "Il ne fallait pas laisser (la situation) durer. Je sentais que c'était important pour ma carrière.", témoigne Mehdy Metella. Dans le bassin breton, sans la pression d'avoir à se qualifier pour les Mondiaux-2019 grâce à ses médailles individuelles européennes remportées l'été dernier, il s'agira pour le Guyanais de "prendre la température, savoir où il en est", résume son entraîneur à l'AFP, avant les Mondiaux en Corée du Sud prévus à à Gwangju en Corée du Sud du 21 au 28 juillet prochain.