À deux jours de la rencontre contre le Maroc en demi-finale de la Coupe du Monde, le défenseur martiniquais Raphaël Varane s'est exprimé sur son ressenti lors d'une conférence de presse au Qatar. Confiant, mais conscient du risque de tomber dans la facilité, le joueur se prépare à livrer bataille contre le Maroc pour tenter de décrocher, une nouvelle fois, une place en finale.
L’objectif fixé par le président de la FFF Noël Le Graët était le dernier carré. Vous y êtes. Considérez-vous que la compétition soit déjà réussie pour l’Équipe de France ?
Raphaël Varane : On a déjà réalisé une belle compétition, maintenant l'objectif c'est la gagne. Aller en demi-finale de Coupe du monde, ce n'est pas une chose facile donc on est très contents, mais le seul vrai objectif c'est la gagne, en tant que compétiteurs c'est vraiment ce qu'on souhaite. Cela a toujours été l'objectif en début de compétition (...) C'est difficile de prendre conscience de ce qu'on est en train de faire aujourd'hui, mais on est "focus" et concentré sur ce qui est devant nous. C'est comme cela qu'on a bâti nos succès, c'est comme ça qu'on doit continuer.
On arrive à ce niveau de la compétition où la moindre erreur peut coûter cher. On sait que le niveau d’exigence continue à s’élever et ce sera à nous d’être prêts.
Vous sortez d’une grosse bataille face à l’Angleterre et allez affronter le Maroc qui a réalisé jusqu’ici un très grand tournoi mais qui a aussi des joueurs blessés et fatigués. Comment lutter contre un éventuel excès de confiance ?
On a assez d’expérience pour ne pas tomber dans ce piège. Si le Maroc est à ce niveau de la compétition, ce n’est pas un hasard. C’est une équipe qui défend très bien, ce sera un match extrêmement difficile. C’est aussi à nous les joueurs d’expérience de préparer tout le monde pour une autre bataille. Ce qui nous attend va être très compliqué. Il ne faut surtout pas tomber dans la facilité. C’est une demi-finale de Coupe du monde : il faudra se donner à fond et batailler jusqu’au bout car une place en finale se mérite et il faudra être très, très bons.
Avec Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Olivier Giroud, vous êtes un peu les soldats historiques du sélectionneur Didier Deschamps. Vous sentez-vous investis d’une mission particulière pour mener les autres joueurs vers l’objectif ?
On se connaît très bien, on sait fonctionner ensemble, on a maintenant pas mal de vécu et d’expérience donc on essaie de transmettre ça au groupe. On essaie de guider l’équipe en termes d’état d’esprit, de mentalité, de transmettre les messages du coach. On le connaît aussi très bien donc on sait dans quelle direction on doit aller. On essaie de communiquer, d’échanger, de rebooster s’il y a besoin y compris pendant les matches et lors des moments difficiles. On insuffle aussi du calme, de la sérénité sur le terrain, dans les moments chauds c’est important comme lors des matches à enjeu qu’on a joué et qu’on va jouer. On est dans notre rôle. C’est ce que le coach attend de nous.
Comment trouvez-vous cette équipe du Maroc ?
C'est une équipe très solide, difficile à bouger. Ils ont une grosse solidarité défensivement. Ils écrivent l'histoire du foot marocain. Il y a une force collective qui se dégage de cette équipe, avec des performances qui leur donnent beaucoup de confiance. Ils ont des armes offensivement, sur contre-attaques, coups de pied arrêtés ou sur des actions individuelles. On s'attend à un match très difficile, ce n'est pas pour rien qu'on les retrouve à ce niveau de la compétition.