Le cours mondial du nickel a chuté. Vendredi en soirée il est passé sous le seuil psychologique de 10.000 $ la tonne. Sur la semaine, le métal perd 4,80 % à la bourse des métaux de Londres. Incertitudes géopolitiques, dollar fort et stocks redondants expliquent ce retournement de tendance.
De nouvelles informations faisant état d’un possible relâchement de l’embargo indonésien sur les exportations de minerai ont également pesé sur le moral des négociants du LME.
« Les stocks ne diminuent pas depuis le début du mois. Les fondamentaux ne s’améliorent donc pas. Les prix du nickel fluctuent désormais au gré de la conjoncture et d’indicateurs comme le taux du chômage aux Etats-Unis, la croissance en Chine ou la parité entre le dollar et les autres monnaies. Je ne vois pas de changements importants pour le cours du nickel d’ici la fin de l’année » précise Vassilis Cambas, directeur des exportations chez Larco Nickel en Grèce.
En résumé, les analystes londoniens estiment que derrière les stocks mondiaux disponibles et connus se dissimulent des stocks de nickel pur « invisibles » et non répertoriés. Les stocks mondiaux réels (photo ci-dessus) pourraient donc atteindre près de 600.000 tonnes, environ trois mois de production mondiale. Ce constat d’une disponibilité en nickel « assez ample et satisfaisante », pour reprendre les mots du négociant Triland Metals à Londres, expliquerait la déprime boursière du métal gris depuis trois jours. Dans un marché relativement équilibré entre l’offre et la demande, l’avenir à court terme ne laisse envisager aucun risque de pénurie de nickel. C’est en tout cas l’opinion négative qui domine cette semaine chez les négociants du LME.
Les incertitudes du nickel
La bourse des métaux de Londres évoluait vendredi dans des marges étroites, avec peu d'activité, soumise à la remontée du dollar qui pénalise les métaux industriels et le nickel. Malgré tout et en dépit d'une météo soudainement pluvieuse et froide, ce recul du nickel n'est pas catastrophique : "Le cours du métal a rebondi depuis son cours plancher de 7000 dollars en février, car la demande mondiale est soutenue notamment pour l’alliage de ferronickel. Mais que vont faire l’Indonésie et les Philippines ? Maintenir un embargo sur les exportations de minerai ou lever cet embargo ? C’est la grande question de cette fin d’année avec des réponses indécises et contradictoires. Si la demande chinoise pour l’acier inoxydable au nickel demeure, l’équilibre offre-demande peut tenir autour d’un consensus de 10.000 dollars. Maintenant, si vous êtes un producteur calédonien, vous devez parier sur la qualité de votre production de nickel, sur une gestion extrêmement rigoureuse, et sur un plan de développement commercial qui privilégie naturellement la Chine » indique Jean-François Lambert, négociant à la City de Londres.Les stocks du LME
La remontée des stocks dans les entrepôts européens et asiatiques a pesé négativement sur les prix. 2600 tonnes de métal sont entrés dans les entrepôts de la bourse des métaux de Londres (LME) notamment à Rotterdam, 1548 tonnes supplémentaires ont été enregistrés dans les entrepôts de Gwangyang en Corée du Sud où se trouve l’usine de ferronickel de la coentreprise Calédonienne et Coréenne SNNC.« Les stocks ne diminuent pas depuis le début du mois. Les fondamentaux ne s’améliorent donc pas. Les prix du nickel fluctuent désormais au gré de la conjoncture et d’indicateurs comme le taux du chômage aux Etats-Unis, la croissance en Chine ou la parité entre le dollar et les autres monnaies. Je ne vois pas de changements importants pour le cours du nickel d’ici la fin de l’année » précise Vassilis Cambas, directeur des exportations chez Larco Nickel en Grèce.
En résumé, les analystes londoniens estiment que derrière les stocks mondiaux disponibles et connus se dissimulent des stocks de nickel pur « invisibles » et non répertoriés. Les stocks mondiaux réels (photo ci-dessus) pourraient donc atteindre près de 600.000 tonnes, environ trois mois de production mondiale. Ce constat d’une disponibilité en nickel « assez ample et satisfaisante », pour reprendre les mots du négociant Triland Metals à Londres, expliquerait la déprime boursière du métal gris depuis trois jours. Dans un marché relativement équilibré entre l’offre et la demande, l’avenir à court terme ne laisse envisager aucun risque de pénurie de nickel. C’est en tout cas l’opinion négative qui domine cette semaine chez les négociants du LME.
Vendredi 21 octobre
En soirée, le cours nickel évolue à la baisse, entre 9970 et 10.022 dollars la tonne. Le métal perd jusqu'à 4,80 % en 5 jours.
L'indice Dow Jones Commodity Nickel est en baisse de 0,69 %.
Eramet (SLN) progresse de 0,88 % à 43,43 euros. L’action gagne 6,54 % en 5 jours. Glencore (KNS) gagne 0,51 %. L’action gagne 1,02 % en 5 jours. Vale (VNC) progresse de 3,15 %. L’action gagne 8,15 % en 5 jours.