Les stratégies minières hésitantes des deux grands producteurs de nickel ont fait chuter le marché londonien (LME). Des analystes de la City dénoncent des ingérences politiques. Cette semaine, le nickel a enregistré la plus forte baisse du complexe des métaux industriels. Il a perdu près de 10 %.
Les négociants londoniens ou chinois n’aiment rien moins que l’incertitude et les changements permanents de stratégie. Et là, ils pensent avoir été servis. Un jour, les Philippines annoncent qu’elles vont arrêter 50 % de leur production minière pour préserver l’environnement, et l'Indonésie qu’elle va maintenir son embargo. Un autre jour, l'Indonésie annonce qu'elle va reprendre ses exportations de nickel, et les Philippines qu'elles vont trouver un compromis avec les producteurs miniers. Le jour suivant l'Indonésie change d'avis et va peut-être autoriser des exportations de minerai mais sous conditions et ainsi de suite...
A la City de Londres, le petit monde du nickel est sous tension, agacé par les voltes-faces politiques de Manille et Jakarta. « Les Philippines et l’Indonésie ont des stratégies minières au jour le jour qui apparaissent floues, opaques et surtout contradictoires » estime Boris Mikanikrezai du Metal Bulletin, joint par La1ere.fr.
Dans le doute, des traders qui avaient pris des positions longues et des contrats sur le nickel les ont vendus pour prendre leurs bénéfices. « Pourtant, il n’y a rien d’extraordinaire, ces deux pays ne donnent pas l’impression de jouer avec le marché et de spéculer sur le nickel, ils veulent trouver un compromis au mieux de leurs intérêts », poursuit l’analyste du Metal Bulletin à Londres.
Ce sentiment du négociant Marex Spectron reflète l’opinion dominante : « Les acheteurs retardent leurs options en se demandant quel sera le prix dans les prochains mois. Les négociants sont fatigués, ils ont renoncé à comprendre le petit jeu ou la stratégie des Philippines et de l’Indonésie ».
David Wilson résume la situation : « Les négociants en ont plein les bottes (full enough, en anglais). La politique, ce n’est pas bon pour les producteurs de nickel indonésiens ou philippins ». Et le directeur des analyses de la Société Générale à Londres de conclure, modérement optimiste : « Il pleut sur les Philippines, les mines sont trempées et les exportations de nickel ont fortement diminué" . On se raccroche à ce qu'on peut. Marex Spectron reléve de son côté que "la menace des minerais indonésiens ou philippins inondant le marché est un fantasme lointain".
Pas suffisant malheureusement pour soutenir le cours du nickel qui baissait soudainement vendredi soir.
Le métal évoluait autour de 9.920 dollars (- 2,19 % ). Il concluait la semaine par une perte hebdomadaire de 9,52 %. La tendance haussière, qui prévalait depuis le début de l'année, est remise en cause.
A la City de Londres, le petit monde du nickel est sous tension, agacé par les voltes-faces politiques de Manille et Jakarta. « Les Philippines et l’Indonésie ont des stratégies minières au jour le jour qui apparaissent floues, opaques et surtout contradictoires » estime Boris Mikanikrezai du Metal Bulletin, joint par La1ere.fr.
Londres
On est à Londres, la ville des brouillards matinaux, mais le marché du nickel n’aime pas naviguer sans direction claire et dans la brume… Le LME, qui était plutôt optimiste sur l’évolution des cours du nickel, a donc mal réagi. Les mots ont un sens et ceux des analystes ont été forts : « Liquidation », « capitulation », « tensions », le nickel a perdu près de 10 % en cinq jours. La bourse des métaux de Londres craint un afflux de minerai en provenance des Philippines et de l’Indonésie.Dans le doute, des traders qui avaient pris des positions longues et des contrats sur le nickel les ont vendus pour prendre leurs bénéfices. « Pourtant, il n’y a rien d’extraordinaire, ces deux pays ne donnent pas l’impression de jouer avec le marché et de spéculer sur le nickel, ils veulent trouver un compromis au mieux de leurs intérêts », poursuit l’analyste du Metal Bulletin à Londres.
Accusations
Sauf que, ces stratégies politiques heurtent la logique spéculative et financière du marché. Quel est le sentiment majoritaire des négociants ? Pour eux, les prises de position des dirigeants philippins et indonésiens ont fait perdre plus de 1000 dollars au nickel : « C’est incompréhensible, l’Indonésie et les Philippines se tirent 'une balle dans le pied', car la production minière de ces deux pays est tout autant concernée par la baisse des prix du nickel que celle du Canada, de Cuba ou de la Nouvelle-Calédonie ».Ce sentiment du négociant Marex Spectron reflète l’opinion dominante : « Les acheteurs retardent leurs options en se demandant quel sera le prix dans les prochains mois. Les négociants sont fatigués, ils ont renoncé à comprendre le petit jeu ou la stratégie des Philippines et de l’Indonésie ».
Tout passe
« Petit jeu » pour les uns, stratégie minière et défense de l’environnement pour les autres, les Philippines et l’Indonésie ont fini par lasser le marché londonien. Et le nickel a repris sa baisse vendredi, juste avant la clôture du LME. Il n'a pas sauvegardé le seuil des 10.000 dollars, comme si le marché n'avait pas encore digéré les mauvaises nouvelles.David Wilson résume la situation : « Les négociants en ont plein les bottes (full enough, en anglais). La politique, ce n’est pas bon pour les producteurs de nickel indonésiens ou philippins ». Et le directeur des analyses de la Société Générale à Londres de conclure, modérement optimiste : « Il pleut sur les Philippines, les mines sont trempées et les exportations de nickel ont fortement diminué" . On se raccroche à ce qu'on peut. Marex Spectron reléve de son côté que "la menace des minerais indonésiens ou philippins inondant le marché est un fantasme lointain".
Pas suffisant malheureusement pour soutenir le cours du nickel qui baissait soudainement vendredi soir.
Le métal évoluait autour de 9.920 dollars (- 2,19 % ). Il concluait la semaine par une perte hebdomadaire de 9,52 %. La tendance haussière, qui prévalait depuis le début de l'année, est remise en cause.