Nickel : la Nouvelle-Calédonie accepte un prêt limité de l’Etat pour sauver la SLN

Usine de nickel SLN de Doniambo.
Les trois provinces du Territoire ont accepté un prêt de l’Etat pour renflouer la trésorerie de l’opérateur historique du nickel calédonien. Mais il ne sera sans doute pas suffisant. Que va faire Eramet ? 
La STCPI, entité qui porte la participation des provinces dans la SLN, a accepté la proposition de prêt de l’Etat pour sauvegarder la Société Le Nickel, filiale du groupe français Eramet. Mais les représentants des trois provinces calédoniennes ont souhaité en limiter le montant à leur niveau de participation (34%) dans la société minière et métallurgique.
 

127 millions d’euros

D’après ses calculs, la STCPI accepterait une contribution au sauvetage de la SLN de 127 millions d’euros d’ici fin 2018. Le montant exact et les modalités du prêt font l’objet de discussions intenses avec l’Etat, en vue du conseil d’administration d’Eramet qui se tient lundi 9 mai.
 
A Nouméa, vendredi dernier, le Premier ministre Manuel Valls a proposé que l’Etat prête jusqu’à 200 millions d’euros à la SLN, via le holding de participation des provinces calédoniennes « afin de couvrir les besoins en financement et en trésorerie jusqu’en 2018 et passer la crise du nickel ». La SLN, premier producteur mondial de ferronickel pour l’industrie de l’acier inoxydable, est touchée par la violente crise des cours du nickel. Malgré la réduction sensible de ses coûts de production, elle perd encore près de 18 millions d’euros par mois.
 

Responsabilités partagées

Réunie en assemblée générale mercredi soir à Nouméa, la STCPI a validé le principe d’un prêt tout en émettant des réserves. « Oui à l’emprunt mais dans une limite qui est celle de notre responsabilité. Quant aux modalités, il faut les discuter parce qu’en l’état actuel des choses, la négociation n’a pas eu lieu », a précisé Philippe Gomes, président délégué de la STCPI. Le député de la seconde circonscription de la Nouvelle-Calédonie ne cesse d’alerter depuis 2015 sur la situation alarmante de la SLN. « Il y a une part du désastre contre laquelle on ne peut rien, c’est l’effondrement des cours à la Bourse des métaux de Londres. Et il y a une autre part du désastre qui est liée à la stratégie erratique d’Eramet ».
 

Critiques calédoniennes

Philippe Gomes qui est également administrateur d’Eramet au nom de la STCPI a notamment mis en cause « la distribution de 100 milliards de francs CFP (800 millions d’euros) de dividendes aux actionnaires (dont la STCPI ndlr) et le report depuis 2007 de la construction d’une nouvelle centrale électrique qui aurait permis de réduire les coûts de production de l’usine SLN de Doniambo ».
 
Dans leurs conclusions, les trois provinces calédoniennes souhaitent vivement que le métallurgiste japonais Nisshin Steel, qui possède 10 % du capital de la SLN, participe lui aussi au sauvetage de l’entreprise. « Il serait inacceptable que les japonais n’investissent pas » a déclaré André Dang, le président de la STCPI.
 
Lundi prochain à Paris, le conseil d’administration du groupe Eramet doit examiner les propositions de la STCPI. Le montant du prêt accepté par les provinces calédoniennes est un premier pas important pour sauver la SLN.