Le nickel sous la ligne des 10.000 dollars : les stocks mondiaux pèsent sur le marché londonien

Stocks de nickel dans un entrepôt trafigura (LME) en Belgique.
Pour le nickel, c’est morne plaine : 8.000 tonnes supplémentaires de métal ont été enregistrées dans les entrepôts mondiaux cette semaine. À Rotterdam et à Singapour notamment. Et ces réserves pèsent sur les cours mondiaux. 
Les stocks du LME – qui ne représentent qu’une grande partie des stocks mondiaux de nickel – ont augmenté, pour atteindre 380.000 tonnes. Le vocabulaire de la finance peut parfois ressembler à celui des militaires, ainsi, pour la presse financière de la City et notamment le Metal Bulletin," le nickel cède du terrain" et "le front se stabilise" autour de 9.500 dollars la tonne ce vendredi soir. Une baisse de 1,91 % sur 5 jours.

Seuil de résistance

C'est un analyste du nickel à la City de Londres. Il souhaite rester anonyme et il précise qu’il s’agit d’un avis technique. Selon lui, le nickel a testé trois fois, en quelques mois, son seuil de résistance des 10.000 dollars. Un seuil symbolique, comme une ligne de défense, une ligne de repli qui a cédé : « L’Indonésie a brisé la dynamique haussière, mais la remontée des stocks a cassé le niveau et a enfoncé la ligne des 10.000 dollars » précise celui qui est analyste pour Triland Metals, un négociant en métaux et un gros intervenant sur les marchés asiatiques.
 
Cours du nickel au London Metal Exchange.

Les stocks remontent

Guy Wolf est le directeur des analyses du marché londonien des métaux pour l’un des deux grands négociants (brokers) du nickel à la City. La société Marex Spectron est un intermédiaire discret mais influent. À la fois acheteur et vendeur, le broker négocie des achats de nickel pour des clients, industriels ou financiers et prend sa commission au passage : « Le nickel est face à des défis significatifs. La demande chinoise est faible en ce mois de janvier, les usines tournent au ralenti en raison des fêtes du nouvel an en Chine. Les incertitudes pesant sur la politique des exportations de l'Indonésie ne laissent que peu d’espoir pour des hausses du prix. Enfin, les stocks de nickel remontent dans les entrepôts mondiaux du LME, ils pèsent sur les fondamentaux, l’offre et la demande. » Telle est l'opinion de Guy Wolf.

Convergence de vue 

« Les traders chinois sont en vacances et les volumes d’achat de nickel au LME sont faibles, l’Indonésie pèse et les stocks montent, espérons que ça ne va pas durer ». La conclusion de David Wilson, le directeur des analyses et investissements en métaux de la banque américaine Citi à Londres, est d'un pragmatisme tout britannique. Une opinion partagée par les analystes de la City.