Césaire, Condé, Confiant… des auteurs étrangers selon la FNAC

Les œuvres d’auteurs guadeloupéens, martiniquais et guyanais sont rangés au rayon "romans étrangers" dans au moins un des magasins parisiens du groupe Darty/FNAC. Un choix qui a provoqué l’indignation du député de Guyane Gabriel Serville et un débat parmi les internautes.
Tout est parti d’une photo postée samedi 17 août par Gabriel Serville sur Twitter. Dans ce post, le député de Guyane demande des explications à la FNAC sur "le cheminement" qui a conduit l’enseigne "à classer les auteurs antillais et guyanais dans 'Roman étranger'."
Cette photographie d'étagères couvertes de livres a été prise "à la FNAC des Halles par un collaborateur", précise le député.
 

Géographie des Antilles

Partagé plus de 800 fois, le message n’a pas laissé indifférent, suscitant tantôt la colère, tantôt la lassitude. Voulant recentrer le débat sur la géographie, Vade Reytro Salopté rapelle que "les Antilles ne se résument pas à Guadeloupe, Martinique et Guyane". The Torminator ajoute, avec pertinence, que les Antilles vont "de Cuba àTrinidad".  
Mais comment expliquer la présence de Nathacha Appanah dans la sous-catégorie "Romans Antilles", comme le souligne la journaliste Caroline de Malet ? L'auteure de Tropique de la violence, est originaire de l'Île Maurice dans l'Océan Indien, territoire distant de près de 15 000 km de la Caraïbe. 
Contacté par La1ere.fr, la FNAC n'a pas encore réagi. À nos confrères de BFMTV, un porte-parole de l'enseigne explique que ce classement vise à "proposer le parcours le plus simple pour les clients". Pas sûr qu'il soit plus simple pour les lecteurs de trouver Natacha Appanah sur l'étagère des Antilles ou Aimé Césaire parmi les romans étrangers... 
 

Invisibilité des Outre-mer

Joint par téléphone alors qu'il se trouve dans son département, le député de Guyane se défend, de son côté, de vouloir créer une polémique, alors que la FNAC lui a proposé, ce mardi midi, d'échanger en privé au sujet de son tweet, précisant dans son message attacher "de l'importance à cette question". Gabriel Serville dit vouloir "trouver une solution" pour éviter ce qu'il appelle "une forme d'invisibilité de nos territoires"

"Je veux que la population comprenne que les territoires d'Outre-mer font partie de la République. Et s'il faut passer par une explication géographique, pourquoi pas. On peut imaginer des explications : il y a les Antilles, les petites Antilles, les Grandes Antilles et la Guyane." Pour l'élu guyanais, il ne s'agit pas du "combat de [s]a vie" mais d'un petit pas.

"Toutes les étapes comptent. Récemment, dans le cadre de la loi sur l'école de la confiance, nous avons proposé qu'il y ait des cartes géographiques dans les salles de classe pour rompre cette invisibilité de nos territoires." Une proposition adoptée, au moins en partie : les murs des salles de géographie proposeront désormais des cartes comprenant les Outre-mer.