Susan Goldberg, la rédactrice en chef de National Geographic ne mâche pas ses mots : "pendant des décennies nos reportages étaient racistes". La revue a fait appel à un historien, John Edwin Mason, qui s'est plongé dans les archives depuis 1888. Ses conclusions sont sans appel.
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National Geographic consacre son dernier numéro spécial au concept de "races". Et dans ce numéro, la rédactrice en chef, Susan Goldberg fait son mea-culpa.
Elle poursuit : "le principe même de races est une hérésie scientifique, et ne résulte d'aucune façon d'une différenciation biologique". Alors, on se demande quand même pourquoi faire un numéro spécial sur le concept de « races » et pas sur le racisme ?
Parallèlement à cela, le magazine dépeignait avec force reportages les "natifs" d'autres pays comme des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de "sauvages anoblis", tout ce qu'il y a de plus cliché.
Our April issue is devoted to exploring race—how it defines, separates and unites us. Read the story behind the cover: https://t.co/PPTVg3UpM8 pic.twitter.com/5kunxfDrHt
— National Geographic (@NatGeo) 12 mars 2018
Je suis le dixième rédacteur en chef de National Geographic depuis sa création en 1888. J'en suis la première rédactrice en chef, Juive de surcroît, deux groupes de population qui ont eux aussi été discriminés aux États-Unis".
Elle poursuit : "le principe même de races est une hérésie scientifique, et ne résulte d'aucune façon d'une différenciation biologique". Alors, on se demande quand même pourquoi faire un numéro spécial sur le concept de « races » et pas sur le racisme ?
Plongée dans les archives
Malgré tout, la démarche de Susan Goldberg est louable. National Geographic a fait appel à un historien John Edwin Mason de l'université de Virginie spécialisé dans l'Histoire de la photographie et de l'Histoire de l'Afrique. Il s'est plongé dans les archives de la revue depuis sa naissance en 1888.Statut de domestiques
Ce qu’il révèle est consternant. "Jusque dans les années 1970, National Geographic ignorait complètement les personnes de couleur qui vivaient aux États-Unis, ne leur reconnaissant que rarement un statut, le plus souvent celui d'ouvriers ou de domestiques", écrit Susan Goldberg.“It’s hard for an individual—or a country—to evolve past discomfort if the source of the anxiety is only discussed in hushed tones.” https://t.co/9forcyt4ae
— National Geographic (@NatGeoMag) 12 mars 2018
Parallèlement à cela, le magazine dépeignait avec force reportages les "natifs" d'autres pays comme des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de "sauvages anoblis", tout ce qu'il y a de plus cliché.