Quatre grandes usines dont une en Corée
La Nouvelle-Calédonie abrite, selon l'USGS (United States Geological Survey), plus de 9% des réserves mondiales de nickel, et se situe au sixième rang des producteurs. Le minerai calédonien mais aussi les alliages de ferronickel et les oxydes de nickel sont exportés vers une quinzaine de pays dont la Chine, le Japon, les Etats-Unis ou la Belgique.
Eramet, Glencore et Vale partenaires locaux, concurrents mondiaux
Opérateur historique du minerai calédonien, la Société Le Nickel (SLN), filiale du groupe Eramet. L'usine métallurgique de Doniambo se trouve à l'entrée de Nouméa, elle a longtemps dominé cette industrie. La SLN est le premier employeur privé du territoire et le premier producteur mondial de ferronickel. Son alliage SLN25 est destiné aux industries de l’acier inoxydable. Ces principaux clients sont chinois, japonais, coréens ou espagnols...
Dans les années 2010, deux nouvelles usines sont entrées en production, et même une troisième en Corée du Sud. L’usine du Nord ou Koniambo nickel, au nord de la Grande-Terre, que le premier ministre Edouard Philippe a visité, est détenu à 51% par la SMSP, société minière des indépendantistes de la province Nord, et à 49% par Glencore, le géant anglo-suisse du négoce des matières premières. L’usine du Nord poursuit sa montée en puissance après la rénovation complète de ses deux fours qui souffraient de défauts de conception.
Au sud, la multinationale canado-brésilienne Vale exploite le vaste gisement de Goro dans une usine utilisant un procédé de traitement chimique innovant, qui a été confronté à de nombreuses péripéties techniques et environnementales. Le « nickel électrique » produit par Vale Nouvelle-Calédonie (VNC) est promis à un bel avenir avec l’essor du marché des véhicules électriques et hybrides. Le groupe recherche un partenaire, un investisseur pour l’usine qui a perdu beaucoup d’argent, comme ses deux sœurs calédoniennes au plus fort de la crise des cours du nickel durant l’hiver 2015-2016.
Du minerai brut (5,8 millions de tonnes en 2016) est également exporté en Chine, au Japon et en Corée du Sud, où la SMSP possède, en partenariat avec l'aciériste Posco, une usine métallurgique à proximité du port de Busan.
Indispensable à la fabrication des aciers inoxydables haut de gamme, le nickel fournit 11% de l'emploi privé (6.800 personnes) en Nouvelle-Calédonie, et environ le double si on inclut les emplois indirects et induits. Sa contribution à la valeur ajoutée du Territoire oscille entre 3% et 20%, selon le cours du métal pur qui sert de référence. Le nickel a vu son cours divisé par deux entre 2011 et 2016, en raison de la progression des stocks, de la mise au point d’un nickel (NPI) à bas coût mais de médiocre qualité et d'une montée en production d’une dizaine de nouveaux projets industriels de taille mondiale.