La Nouvelle-Calédonie a d'ores et déjà bénéficié de plus de 250 millions d'euros d'aides de la part de l'État pour faire face à la crise déclenchée mi-mai, a annoncé mardi le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. "Au total, la solidarité nationale a d'ores et déjà permis de mobiliser plus de 250 millions d'euros supplémentaires en faveur du territoire, soit davantage que les concours financiers que l'État verse chaque année aux collectivités de Nouvelle-Calédonie", souligne-t-il dans un communiqué.
L'archipel connaît depuis près de deux mois de violents affrontements entre indépendantistes kanak, loyalistes et forces de l'ordre, qui ont conduit à la dégradation de nombreuses entreprises et à un ralentissement de la vie économique. Parmi ces aides, l'État a notamment instauré un fonds de solidarité pour les entreprises afin de compenser une partie de leur perte de chiffres d'affaires entre mai et juin, ainsi qu'une avance remboursable de 100 millions d'euros (12 milliards de francs CFP) au gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Au total, les aides aux entreprises pourraient atteindre environ 20 millions d'euros (2,4 milliards de francs CFP). Les TPE et PME éligibles au fonds de solidarité – elles sont déjà plus de 5.000 à avoir déposé une demande – pourront obtenir jusqu'à 3.000 euros chacune pour le mois de mai et 6.000 euros en juin. Plus de 1.300 entreprises ont déjà reçu cette aide.
L'état va financer le dispositif d'activité partielle
Conjointement avec le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, l'État financera aussi à hauteur de 51 millions d'euros (6,1 milliards de francs CFP) le dispositif d'activité partielle pour les salariés dont les entreprises ont été affectées, un dispositif qui devrait concerner près de 19.000 personnes. La Province sud, où se situe Nouméa, bénéficiera d'un soutien spécifique de 4 millions d'euros (480 millions de francs). Le Projet de loi de finances pour 2025 déterminera le soutien supplémentaire de l'État, qui s'inscrira plus globalement dans le cadre des discussions sur l'avenir du territoire.
Le Haut-commissaire de la République, représentant de l'État dans l'archipel, avait évalué le 8 juin à plus de 1,5 milliard d'euros le tribut économique payé par l'archipel depuis le début des manifestations mi-mai. Selon le Haut-commissaire Louis Le Franc, cela représente une perte directe d'environ 6.000 emplois, sans compter les salariés au chômage partiel dans les semaines à venir – près de 15.000, d'après les premières estimations du gouvernement calédonien. Au total, donc, plus de 20.000 emplois du privé, sur les 68.000 que l'archipel comptait avant la crise, sont touchés.