Un congrès de l'union calédonienne (UC), s'est tenu du 9 au 11 novembre, quelques jours avant la cinquième visite en un an de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer. Lors de cette réunion, les participants ont réaffirmé le rejet du document remis par le gouvernement aux délégations indépendantistes et non indépendantistes lors d'une réunion début septembre à Paris.
"Nous sommes prêts à discuter avec l'État quand il sera prêt à discuter du document que nous lui avons remis", a indiqué Gilbert Tyuienon, premier vice-président de l'UC lors d'une conférence de presse mercredi à Nouméa. Tous les observateurs attendaient la tenue du congrès de l'UC pour connaître sa position sur sa participation à la poursuite des discussions concernant l'avenir institutionnel du territoire, dans le cadre de la sortie de l'Accord de Nouméa, après la tenue du troisième référendum d'autodétermination, dont l'UC conteste toujours le résultat.
Une médiation pour mettre en œuvre une justice transitionnelle
Des propositions du parti avaient été remises à Gérald Darmanin lors de son déplacement en juin. "On ne retrouve rien de ce que l'on a porté et il voudrait que l'on aille discuter de son projet ?", s'est insurgé M. Tyuienon. En cas de refus de l'Etat de revoir sa position, l'UC entend recourir à une "médiation internationale", a précisé Roch Wamytan, figure du parti et président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, l'instance délibérante de l'archipel.
Cette médiation aurait vocation à mettre en œuvre une justice transitionnelle pour "poser le procès de la colonisation de notre pays et des réparations", selon lui. "Et au-delà [...], permettre la réconciliation entre les peuples que la France a amenés ici, sur notre sol."
Ces dernières semaines, des discussions ont été engagées entre les groupes politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie à l'initiative de Calédonie ensemble, parti non-indépendantiste de la droite modérée. Ces échanges qualifiés "d'initiative calédonienne" sont une nécessité pour Gilbert Tyuienon.
Le vice-président a toutefois précisé que ces échanges se faisaient "avec les gens qui veulent construire le pays. [...] Pas les gens qui veulent nous ramener à la guerre", faisant référence aux non-indépendantistes les plus radicaux dont la cheffe de file est Sonia Backès, l'ex-secrétaire d'Etat à la citoyenneté, démissionnaire depuis sa défaite aux dernières sénatoriales.