Nouvelle-Calédonie : le Brexit pourrait plomber la reprise du nickel

La Bourse des métaux de Londres est la référence mondiale pour la fixation des cours du nickel
De la mondialisation et de ses conséquences. Des économistes craignent un « vendredi noir » en cas de victoire du Brexit, anticipant une baisse d’au moins 10 % de la valeur des métaux industriels et du nickel. Un scénario qui impacterait directement la valeur de la production calédonienne. 
Le référendum sur le maintien ou la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne semble pouvoir basculer d’un côté comme de l’autre. Mardi, cette incertitude pèse sur la Bourse des métaux de Londres (LME). Après avoir fortement progressé depuis jeudi, le nickel s’est stabilisé autour de 9.200 dollars par tonne. Le métal du diable est dans l’attente des résultats du référendum…

Incertitude

Il pleuvait mardi sur la City de Londres. A l’image du temps gris et couvert, la crainte d’un vote en faveur de la sortie de l’Union européenne a stoppé la progression du marché des matières premières. Les deux camps font jeu égal dans la dernière ligne droite de la campagne marquée par le meurtre de la député Jo Cox. Pour les analystes de la City, une possible victoire des partisans du Brexit ouvrirait une période d’incertitude juridique et économique pour le négoce des métaux industriels et notamment pour le cuivre ou le nickel. Londres pourrait être moins attirante et perdre sa place de référence au profit de Shanghai. « Il n’y a pas d’alternative pour les métaux et le nickel, si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne, nous entrerons dans une période d’incertitude et le marché n’aimera pas cette situation » précise David Wilson, directeur de la stratégie de Citi, la première banque américaine d’investissement sur le marché des métaux de Londres.

Risques

Si les Britanniques choisissent la séparation, le London Metal Exchange (LME) pourrait bien perdre son rang de première place de référence pour la cotation mondiale des métaux. En effet, en cas de Brexit, les chambres de compensation financières installées à Londres, et qui agissent en garant des transactions financières sur les matières premières, pourraient se voir imposer de regagner la zone euro par la Banque centrale européenne.
La fonction de ces chambres est d’éliminer le risque entre contractants sur le marché des métaux (LME). Il leur appartient d’enregistrer quotidiennement les contrats échangés, par exemple sur le nickel, assurant le rôle de caution entre vendeur et acheteur. Le maintien de ces chambres de compensation est un enjeu de taille pour le Royaume-Uni, leur éventuelle migration à Francfort en Allemagne aurait des conséquences catastrophiques pour le montant des transactions gérées par la City de Londres. Une menace d’autant plus réelle que les principaux entrepôts du LME pour le nickel et le cuivre ne se trouvent pas au Royaume-Uni mais à Rotterdam et à Anvers, au cœur de la zone euro.