Lors des questions au gouvernement, celle du député calédonien Nicolas Metzdorf (du parti présidentiel Ensemble pour la République) est concise : "Qu'avez-vous prévu dans ce projet de loi de finances pour les Calédoniens ?"
Interpellé, le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet a rappelé les mesures déjà prises par l'Etat français : 400 millions d'euros "mobilisés après les événements du 13 mai" et des aides "de plus de 230 millions d'euros supplémentaires sur l'année 2024".
Il en a profité aussi pour parler de trois amendements qui seront déposés "dans le cadre du projet de loi de finances". L'un des trois concerne le report du recensement. Prévu de 2024 à la fin de l'année 2025, ce recensement est "impossible à réaliser dans les conditions actuelles", constate le ministre.
Son report "permettra de stabiliser aussi pour l'année à venir les dotations des communes". Car avec la dotation globale de fonctionnement, les villes obtiennent une ressource financière de l'État proportionnelle au nombre d'habitants.
Or, avec les émeutes, une partie de la population calédonienne s'est déplacée au moins temporairement pour des questions de sécurité. Remettre à plus tard le recensement de la population assure donc aux communes de bénéficier des mêmes dotations que les années précédentes.
Taux d'endettement de 400 %
Les deux autres amendements sont des précisions quant aux aides annoncées par François-Noël Buffet lors de sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie. Dans le détail, il a donné le chiffre de "80 millions d'euros pour financer la reconstruction des bâtiments publics", et de 270 millions d'euros supplémentaires de garantie de l'État aux prêts octroyés par l'agence française de développement.
Un point qui a fait réagir Nicolas Metzdorf : "Jusqu'ici, la solidarité nationale s'est beaucoup exprimée à travers des prêts à la Nouvelle-Calédonie. Depuis le Covid, on est passé d'un taux d'endettement de 90 % à plus de 400 %. Il va falloir, à un moment donné, qu'on discute de ce sujet-là."