Le conseil d'analyse économique (CAE), préconise, dans une note publié jeudi sur l'économie de la Nouvelle-Calédonie, trop dépendante du nickel, d'instaurer un fonds souverain destiné notamment à compenser la disparition progressive de cette ressource naturelle.
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Après la réforme fiscale de 2016 votée par le congrès néo-calédonien et à la veille du référendum sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, les auteurs de la note mettent en garde contre les dangers d'une économie concentrée sur l'extraction minière du nickel.
Une croissance moindre depuis 2011
La prospérité de la Nouvelle-Calédonie repose "en grande partie sur l'exploitation du nickel et les transferts en provenance de la métropole (soldes des fonctionnaires d'Etat, dotations aux collectivités, etc.)", soulignent les auteurs de cette note. La croissance économique du territoire a faibli depuis 2011 en raison de "la baisse du cours du nickel" et de "l'essoufflement d'un modèle économique sans gains de productivité", affirment-ils. "Le secteur extractif s'est développé de manière relativement autonome par rapport au reste de l'économie, en absorbant l'essentiel des compétences techniques". Conséquence: "à côté du nickel, peu d'activités exportatrices ont pu se développer".
"Un fonds souverain"
Les auteurs préconisent de mettre en place "un fonds souverain" afin de "capitaliser une fraction des revenus tirés de l'extraction du nickel", "lisser l'effet des fluctuations de ses cours sur les budgets publics d'investissement" et "investir dans la diversification de l'économie". Ce fonds peut être alimenté par "une réallocation partielle des transferts métropolitains", insiste la note, mais il doit être doté d'une "gouvernance indépendante du pouvoir politique".
"Manque de concurrence et d'ouverture à l'international"
Face au "manque de concurrence et d'ouverture à l'international", ils recommandent de mettre en place rapidement l'Autorité de la concurrence, votée mais pas encore opérationnelle, "avec éventuellement une assistance technique de la métropole".
Ils préconisent aussi de poursuivre le basculement de plusieurs taxes à l'importation vers la toute nouvelle "taxe générale sur la consommation "en unifiant progressivement ses différents taux et "d'abaisser le taux de l'impôt sur les sociétés afin d'attirer des entreprises étrangères".
Enfin, face aux inégalités, ils suggèrent "d'élargir l'assiette de l'impôt sur le revenu afin de financer des transferts sociaux incitatifs".