Le déplacement d'Emmanuel Macron à Ouvéa, annoncé pour le 5 mai prochain, suscite la controverse en Nouvelle-Calédonie. Un collectif d'habitants juge que la venue du chef de l'Etat est une "provocation", trente ans après l'assaut de la grotte de Gossanah.
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Un collectif d'habitants d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie a protesté lundi contre la venue le 5 mai d'Emmanuel Macron, trente ans jour pour jour après l'assaut de la grotte de Gossanah, qui avait fait 21 morts dont 19 indépendantistes kanak, ont-ils indiqué.
"Nous considérons que cette visite présidentielle est une vraie provocation", ajoute ce collectif, estimant que M.Macron est "indésirable sur la tombe des 19 martyrs". "Il pouvait venir mais pas le 5 mai", a également déclaré à l'AFP Macky Wéa, l'un des responsables.
Ce collectif regroupe essentiellement des habitants de la tribu de Gossanah, qui depuis de nombreuses années entretiennent le souvenir de la tragédie d'Ouvéa, dans une démarche de réconciliation et de transmission.
Le 22 avril, date de l'attaque de la gendarmerie qui avait précédé l'assaut de la grotte en 1988, ils participeront au dépôt de gerbes en souvenir des gendarmes et militaires morts à Ouvéa, organisé par une association de la gendarmerie. Débats, reconstitution, projections de films et exposition rythmeront ensuite les commémorations jusqu'au 5 mai.
Si le déplacement d'Emmanuel Macron se confirme, il sera le premier chef d'Etat à se rendre à Ouvéa. Sa venue interviendra à quelques mois du référendum sur l'indépendance, organisé le 4 novembre dans l'archipel.
La petite île d'Ouvéa a été le théâtre du paroxysme des violences entre indépendantistes kanak et loyaliste caldoches dans les années 1980. Le 22 avril 1988, un commando indépendantiste avait attaqué la gendarmerie d'Ouvéa, tuant quatre gendarmes et en prenant 27 autres en otages.
A la veille du second tour de l'élection présidentielle, le gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac, en cohabitation avec François Mitterrand, avait ordonné un assaut militaire afin de libérer les otages, retenus dans une grotte enfouie dans la végétation.
Il s'était terminé par un bain de sang: deux militaires tués ainsi que 19 kanak, dont certains exécutés d'une balle dans la tête. Après ce drame, indépendantistes et loyalistes avaient trouvé les chemins de la réconciliation et signé les accords de Matignon, le 26 juin 1988.
"Provocation"
"Nous membres du 'Comité 30 ans composé de membres des familles de victimes, de prisonniers politiques de 1988, de rescapés de la grotte, de porteurs de thé... protestons fortement contre la visite de Macron à Iaii (Ouvéa, ndlr) le 5 mai 2018", déclarent-ils dans un communiqué."Nous considérons que cette visite présidentielle est une vraie provocation", ajoute ce collectif, estimant que M.Macron est "indésirable sur la tombe des 19 martyrs". "Il pouvait venir mais pas le 5 mai", a également déclaré à l'AFP Macky Wéa, l'un des responsables.
Ce collectif regroupe essentiellement des habitants de la tribu de Gossanah, qui depuis de nombreuses années entretiennent le souvenir de la tragédie d'Ouvéa, dans une démarche de réconciliation et de transmission.
Le 22 avril, date de l'attaque de la gendarmerie qui avait précédé l'assaut de la grotte en 1988, ils participeront au dépôt de gerbes en souvenir des gendarmes et militaires morts à Ouvéa, organisé par une association de la gendarmerie. Débats, reconstitution, projections de films et exposition rythmeront ensuite les commémorations jusqu'au 5 mai.
Premier chef d'Etat à se rendre à Ouvéa
Parallèlement, une autre entité, le "Comité du 5 mai", organise également cérémonies mémorielles et festivités, avec l'appui de la mairie d'Ouvéa et de la provinces des îles Loyauté. Ce comité participe à la préparation du voyage présidentiel pour lequel une délégation de l'Elysée s'est rendue la semaine dernière à Ouvéa. "Les échanges se sont très bien passés même s'il reste des incertitudes", a déclaré à l'AFP un proche du dossier.Si le déplacement d'Emmanuel Macron se confirme, il sera le premier chef d'Etat à se rendre à Ouvéa. Sa venue interviendra à quelques mois du référendum sur l'indépendance, organisé le 4 novembre dans l'archipel.
La petite île d'Ouvéa a été le théâtre du paroxysme des violences entre indépendantistes kanak et loyaliste caldoches dans les années 1980. Le 22 avril 1988, un commando indépendantiste avait attaqué la gendarmerie d'Ouvéa, tuant quatre gendarmes et en prenant 27 autres en otages.
A la veille du second tour de l'élection présidentielle, le gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac, en cohabitation avec François Mitterrand, avait ordonné un assaut militaire afin de libérer les otages, retenus dans une grotte enfouie dans la végétation.
Il s'était terminé par un bain de sang: deux militaires tués ainsi que 19 kanak, dont certains exécutés d'une balle dans la tête. Après ce drame, indépendantistes et loyalistes avaient trouvé les chemins de la réconciliation et signé les accords de Matignon, le 26 juin 1988.