Outre-mer la 1ère : Quelle est votre réaction à cette nomination ?
Philippe Vigier : C'est une immense confiance que me fait le président de la République, la Première ministre et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en me choisissant pour cette très belle responsabilité des Outre-mer.
J'ai toujours été passionné par les Outre-mer. Je rappelle que j'étais président du groupe UDI derrière Jean-Louis Borloo. Il y avait des députés ultramarins, donc j'ai eu à connaître les problématiques, mais je sais aussi quels sont les atouts extrêmement nombreux de ces territoires et de ces 2,7 millions de personnes qui y vivent. Donc c'est avec beaucoup d'humilité que je prends ces fonctions.
J'ai été choisi pour des qualités d'animateur de territoire que je suis depuis longtemps. Vous connaissez mon implication dans le domaine de la santé, un métier dans lequel il y a le dialogue. Et je suis quelqu'un qui essaie de construire et qui est dans l'écoute, dans l'action. En tout cas, je suis très heureux de relever ce beau défi, ce magnifique défi.
Pourquoi avez-vous fait partie de la délégation Outre-mer de l'Assemblée nationale entre 2017 et 2022 d'une part ? Et pourquoi ne pas avoir poursuivi ?
J’y étais parce que j’avais envie de mieux connaître ces territoires-là. C’est la raison pour laquelle je travaillais beaucoup à cette époque sur cette délégation-là. Quand j'ai été réélu en 2022, je suis allé à la commission des Affaires sociales. Donc je pense qu’on ne peut pas se disperser.
Moi, je suis quelqu’un qui est plutôt reconnu comme travailleur. Le Comité interministériel [des Outre-mer] date de trois jours, j’ai déjà parcouru les pages qu’il contient, pour comprendre comment le cheminement avait été réalisé, j’ai déjà discuté avec pas mal d’acteurs depuis ce matin.
Justement, entre ce Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) et le très attendu rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le coût de la vie dans ces territoires, savez-vous déjà quels seront les dossiers prioritaires pour vous ?
[A l'issue du CIOM], une feuille de route a été établie à la demande du président de la République pour un renouveau des Outre-mer avec 72 propositions, donc mon travail, sous l'autorité du président [de la République], de la Première ministre et du ministre de l'Intérieur, va être justement de faire en sorte que cette feuille de route ambitieuse puisse se dérouler de la façon la plus efficace.
Quant au rapport, il va nourrir toute l'action que conduira le gouvernement. Le problème de la cherté de la vie, c'est quelque chose qui est très connu depuis longtemps. Il y a [aussi] l'immigration, la sécurité, des sujets stratégiques comme l'eau, l'énergie.
Donc le travail qui va être le mien, au travers de ces propositions telles qu'elles ont pu être préparées et en accord avec des élus locaux, va être de faire quelque chose qui permettra ce renouveau.
En tout cas, je suis là pour emprunter des voies nouvelles. Je le ferai naturellement avec une énergie qui est connue chez moi et je le ferai surtout avec l'envie d'apporter à ces hommes et ces femmes des solutions durables.
L'on pensait plus à vous à la Santé ou à la Ruralité au vu de votre formation de biologiste et de votre parcours politique en Eure-et-Loir, mais pas forcément aux Outre-mer. Pourquoi et comment vous a-t-on choisi ?
J'ai une expérience politique qui est quand même maintenant importante. J'ai été maire 16 ans, en intercommunalité 20 ans, au Conseil régional depuis 25 ans, j'ai géré des fonds européens pendant 15 ans. Par exemple, la mobilisation des fonds européens pour les territoires ultramarins, c'est quelque chose d'essentiel.
Lorsqu'on a été élu local longtemps, quand vous êtes maire, vous touchez un peu à tout, donc j'ai pu apprendre au contact des autres. Et puis j'ai beaucoup à apprendre [des Outre-mer], mais je sais aussi pouvoir m'appuyer sur des femmes et des hommes d'expérience, d'expertise, et puis je travaillerai beaucoup avec les élus locaux et nationaux.
Lorsque vous venez d’un territoire rural en Eure-et-Loir, des sujets sur la mobilité, sur l’emploi, sur l’insertion, sont des sujets que je retrouverai là-bas, dans les territoires ultramarins. Le savoir-faire que j’ai pu acquérir, je le mettrai au service de ces territoires. Mais, une fois de plus, je n’arrive pas avec des solutions toutes faites. Cette feuille de route a été établie, et comptez sur moi pour la suivre. Et puis, peut-être aussi, trouver des solutions nouvelles.