Félicien Siapo avait d'abord une appétence particulière pour le lancer de javelot. Il avait d'ailleurs fini troisième de la discipline aux championnats d'Europe de 2021. Mais, à peine lancé dans sa carrière sportive qui s'annonce prometteuse, le jeune Calédonien a soudainement eu des envies de sprint. Aux Jeux du Pacifique de 2023, il s'est donc lancé dans le 100 m. Avec un chrono de 11"93 en finale, il a décroché l'or et s'est classé parmi les cinq meilleurs sprinteurs mondiaux dans sa catégorie T44 (qui concerne les athlètes avec une puissance altérée au-dessous du genou).
Qualifié pour les Jeux Paralympiques, celui qui a fêté ses 21 ans au début du mois d'août se voyait déjà en haut du podium à Paris. "Si j’y suis, c’est pour gagner. Je ne veux pas avoir une mentalité de perdant", prévenait-il alors. Dimanche 1ᵉʳ septembre, il s'est donc présenté devant un Stade de France quasi plein où flottaient des centaines de drapeaux français pour participer à sa première (et seule) course paralympique.
Sur les pistes violettes du stade, le jeune de Qanono n'a pas tardé à franchir la ligne d'arrivée. En 11"66, le Calédonien boucle l'épreuve. Mais malheureusement, ses adversaires ont été un peu plus rapides. Le Sud-Africain Mpumelelo Mhlongo, double champion du monde du 100 m T44 (en 2023 à Paris et en 2024 à Kobe) et détenteur des records du monde et paralympique, s'est facilement imposé en 11"12. Derrière lui, le Cubain Yamel Luis Vives Suares et le Malaisien Eddy Bernard ont pris les deuxième et troisième place. Félicien Siapo, lui, se contente de la quatrième place.
Pourtant, malgré sa défaite, le sprinteur n'a pas à rougir de sa performance. En terminant au pied du podium, il se place parmi les grands espoirs français du para athlétisme. Pour flirter avec les podiums, il devra profiter des prochains rendez-vous internationaux pour affiner son chrono et grappiller quelques places. En 2028, à Los Angeles, il pourra alors se présenter comme un adversaire redoutable à même de remporter la médaille d'or.