"Nuit Blanche" : le premier album de la rappeuse Almä Mango

Almä Mango conjugue le rap au féminin
Elle qualifie sa musique de hip-hop tropical. Almä Mango est une nouvelle venue sur la scène rap française. Elle présente son premier album "Nuit Blanche".

Nuit Blanche est le premier album d’Almä Mango, une nouvelle venue sur la scène rap française. On sait que dans ce domaine, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Cela se raréfie encore plus, si l’on prend seulement en considération les filles. La réputation machiste du rap n’est plus à faire. C’est pourquoi, longtemps, Almä Mango s’est demandée si elle était féministe. "Quand quelque chose m’énervait, je rentrais et j’exprimais en texte ce que je ressentais. J’avais besoin de témoigner. En tous cas, j’éprouvais le besoin d’assumer d’être une femme, d’autant plus que j’évolue dans un milieu de mecs. Au début, on n’est pas prise au sérieux." Puis les opportunités ont commencé à s’enchainer.

C’est le paradoxe de cette situation. "Parce que nous sommes peu de femmes, nous sommes aussi beaucoup plus identifiables, et donc plus visibles." Almä rajoute même qu’un rap plus respectueux des femmes creuse imperceptiblement son sillon. Le sien se contente juste de traiter de sujets sérieux avec une musique légère. Comme le titre Joggo où elle rappelle aux filles qu’elles peuvent s’habiller comme elles veulent. "C’est un message féministe et un message d’espoir" explique-t-elle. "Car la musique est un média pour exprimer des messages."

Goût de la couleur musicale

C’est son père, normand, guitariste et petit chanteur à la croix de bois, qui lui insuffle le goût de la musique. Sa mère, martiniquaise et guadeloupéenne, elle, lui a donné le goût de la couleur musicale. Puis, il y a la rencontre déterminante avec son mari musicien. "En 2008, avec lui, j’ai découvert que j’avais des capacités pour écrire. Il avait un home studio. Il m’a poussée. En le regardant faire, j’ai compris que c’était accessible." Pendant dix ans, elle travaille ses flows et ses textes, tout en multipliant les métiers : plomberie, électricité, construction de bateaux…

Au chômage technique pendant le confinement, elle poste une vidéo sur un réseau social professionnel. Elle est repérée, participe à des tremplins. Elle est prise en charge et décide de mettre toutes ses billes dans la musique. Avec son mari qui écrit les mélodies.

"Nuit Blanche", douze titres au total, est une allusion à cette époque où elle travaillait le jour et écrivait la nuit. Sur scène, elle sera accompagnée d’un band exclusivement féminin. Pour rappeler que les femmes sont aussi présentes dans le rap.

En concert le 17 juin au Festival La rue des artistes à Saint-Chamond ; le 2 juillet à Garorock à Marmande ; le 9 juillet au Festival de Poupet à Saint-Malo.