Un emploi du temps chargé, mais "vivre du cinéma est un luxe, une chance énorme" selon le jeune homme de 32 ans, qui rêve des projecteurs depuis qu’il est enfant.
C’est mon plus lointain souvenir, vouloir devenir acteur de cinéma. Depuis tout petit j’écrivais des histoires pour me mettre en scène. Dès que j’ai pu, j’ai acheté des petites caméras pour me filmer. Et dès qu’on a eu accès aux plateformes internet j’ai posté ce que je faisais.
Une enfance entre la régon parisienne et la Guadeloupe
Olivier Kissita nait à Gonesse et grandit en région parisienne auprès de sa mère, guadeloupéenne. Le futur acteur vit même sur l’île papillon pendant un an à l’école primaire. "C’était à la fois différent de ce que je connaissais à Paris et très familier", se souvient celui qui a une grande partie de sa famille en Guadeloupe. De cette année il garde des souvenirs "sucrés", comme il lâche dans un sourire. "Les goûts, les odeurs, la nourriture… Les sorbets : sorbets coco, sorbets maracuja… Les plages, les beignets… c’est énorme !"
Avoir "du cardio" pour percer dans le cinéma
Désormais, le jeune homme vit à Paris et, après avoir affronté des castings compliqués, se consacre à sa carrière d’acteur et réalisateur. "C’est un métier assez précaire, raconte-t-il. Ce n’est pas métro-boulot-dodo". Et pour y arriver, il faut avoir le mental solide, ou plutôt "du cardio" comme il dit.Il y a cette image des grands acteurs hollywoodiens qui font des supers films mais ce n’est pas ça au début. Au début c’est beaucoup de travail, pas beaucoup de reconnaissance… être acteur c’est un objectif à long terme.
Peu de premiers rôles pour les acteurs noirs
Surtout dans le milieu du cinéma français, "en retard" selon lui sur les questions de représentation des personnes non-blanches à l’écran.Les personnes racisées – même si je n’aime pas le terme - sont sous-représentées donc mal représentées. 90% des rôles qui sont proposés aux acteurs noirs sont clichés et sont des rôles secondaires, voire tertiaires.
Mais hors de question pour le comédien de se laisser abattre par ce constat pour autant. "La chose la plus importante à faire, plutôt que de rester dans une posture victimaire, c’est de créer, écrire, créer des structures, rentrer dans des structures… détaille-t-il. Et aussi de bosser avec tout le monde. Ce n’est pas une question de communautarisme ! C’est une question de se montrer et montrer qu’on est disponible."