C'était le jour des investisseurs, un moment important pour le négociant industriel de Baar en Suisse qui a publié ses derniers résultats financiers. Ce mardi 12 décembre, Glencore réservait une bonne surprise à ses actionnaires. Des résultats très positifs et, 72 heures plus tard, la première coulée de métal du four N° 2 reconstruit, sur le site de l’usine du Nord en Nouvelle-Calédonie. Un essai concluant qui tombe à point nommé. Les analystes de Glencore prévoient une envolée prochaine du nickel et des cours des matières premières.
Défi relevé et gagné
L’usine du Nord peut désormais poursuivre normalement sa montée en puissance. La première coulée de métal de l’unité N° 2 reconstruite répond aussi à l’annonce faite le 4 décembre lors de la visite du Premier ministre Edouard Philippe sur le site industriel. Le four N° 2 qui entame sa mise en production était à l’arrêt depuis le 28 février 2016 à la suite d'un défaut de conception. Le four N° 1, reconstitué après la fuite de métal en décembre 2014, fonctionne normalement.
Cette première coulée de métal du four N° 2 reconstruit a été effectuée en deçà du budget prévu et dans les temps se félicite Glencore. Le groupe avait dévoilé, en décembre 2016, le montant estimé de l’investissement : 58 millions de dollars US. La société multinationale fait part dans sa présentation du 12 décembre de sa confiance dans "l'intégrité opérationnelle et la fiabilité de la nouvelle conception des deux fours".
Le marché mondial et KNS
Glencore estime que Koniambo Nickel atteindra sa pleine capacité de 50 000-55 000 tonnes de ferronickel d’ici 2020-2021 « avec notamment une réduction du temps de production de la raffinerie ». L’usine du Nord devrait déjà atteindre son objectif de production 2017 avec un seul four : 20 600 tonnes de nickel. « Le marché londonien n’a pas réagi négativement aux objectifs de production en hausse de Glencore en Nouvelle-Calédonie, c’est plutôt positif et cela confirme que les stocks mondiaux de nickel sont en baisse et que la demande va suivre mais pas forcément très vite » réagit David Wilson directeur des analyste pour les métaux chez Freepoint Commodities à Londres.
Glencore se mue en machine à cash
Glencore a donc toutes les raisons d’être satisfait. Le géant du négoce mondial des matières premières a annoncé prévoir un très bon résultat commercial 2017 avant intérêts et impôts, à 2,8 milliards de dollars. Fort logiquement, les marchés ont noté la confiance du groupe Suisse, qui prévoit d'augmenter la production de 23% pour le nickel que le géant du négoce des matières premières considère comme un de ses axes de croissance.
La semaine au LME
Toujours est-il que le prix du métal pur échangé sur le London Metal Exchange (LME) a augmenté cette semaine. Mais dans l'ensemble, les milieux du négoce de la City de Londres notaient surtout le calme du marché des métaux.Le nickel a notamment profité de nouvelles informations positives sur les véhicules électriques. Le métal gris s'est également éloigné de ses plus basses valeurs atteintes la semaine dernière. "Le marché mondial des véhicules électriques a atteint un nouveau record de ventes en novembre... qui laisse présager d'une année qui se finit en beauté", ont commenté les analystes de la banque d'investissement australienne Macquarie.
Des producteurs (Nornickel-Vale-Larco) et des analystes (Société générale-Freepoint) sont moins optimistes que Glencore ou Macquarie et ne prévoient pas d’envolée des cours du métal pour les véhicules électriques avant 2020-2025. Chacun spécule, analyse et anticipe en fonction de nombreuses statistiques souvent contradictoires, et de ses intérêts. Cette semaine, le marché a suivi les optimistes...
Vendredi à 17 heures GMT, le nickel valait autour de 11.570 dollars la tonne (5,24 Ib). Il progresse de 5,62 % sur la semaine et GLENCORE KNS (+4,62 %) - ERAMET SLN (+3,01 %) - VALE KNS (+3,22 %).