[Orpaillage] Fièvre de l'or mortelle au Ghana

"On allait jusqu'à mettre du mercure dans la bouche et dans la gorge pour extraire de l'or", Nana Boateng, le sage du village de Bawdie, au Ghana.
Comme en Guyane, l'orpaillage sauvage et illégal est un moyen très répandu de faire fortune au Ghana. Mais cette fièvre de l'or à de graves conséquences pour la santé des orpailleurs comme celle des habitants. En cause, le mercure.  
Fuyant  pauvreté et chômage, des jeunes viennent en masse travailler dans des exploitations minières sauvages à l'ouest du Ghana. Une véritable fièvre de l'or. On peut gagner 60 fois plus que dans une plantation de cacao.
Mais pour extraire le métal précieux, on utilise un véritable poison : le mercure.
 

On n'en savait rien des risques. On allait jusqu'à mettre du mercure dans la bouche et dans la gorge pour extraire de l'or. Tôt ou tard, tous les gars qui ont utilisé du mercure sont tombés malades. Dans nos esprits, on a cru que c'était une punition des Dieux pour un pêché. 
Nana Boateng, le sage du village de Bawdie, au Ghana

 

Toute la population est concernée

Les centres de soins n'offrent que des traitements anodins pour combattre les effets mortels du mercure. Inefficaces contre le cancer. Les orpailleurs rejettent le mercure dans les rivières, dont l'eau est désormais empoisonnée. Tous les habitants sont aussi contaminés. 

Des milliers de personnes dépendent de la rivière pour vivre…..et on voit déjà des effets négatifs….
Ils s'en servent pour boire, pour faire la cuisine, pour se laver, et pour toutes les activités ménagères. 
Ils dépendent de la rivière.  Mais quand je regarde la couleur de l'eau, je deviens très triste.
Docteur Frederick Sarpong, clinique El Shiva

 

Une richesse qui coûte la vie

Yaw Ngoha, jeune mineur du village de Bawdie, avait gagné assez d'argent dans les mines pour construire la maison de ses rêves. Il avait pu épouser l’élue de son coeur. Il se croyait même protégé des méfaits du mercure : "Tous les amis avec lesquels j'ai débuté ont trouvé la mort. Ce n'est que par la grâce de Dieu que j'ai survécu".

Mais quelques semaines après cette interview, le jeune homme mourait victime à son tour du terrible poison. Il n’est sûrement pas le dernier. La fièvre de l'or est loin d’être retombée au Ghana et ailleurs en Afrique ou dans le Monde.
 
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