Présidentielle 2022 : contre la vie chère, Jean-Luc Mélenchon défend “l’autonomie alimentaire des territoires”

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise à l’élection présidentielle est l'invité de l'émission politique Outre-mer 2022, présentée par Valérie Filain et Thierry Belmont. Il est interpellé par plusieurs jeunes ultramarins sur ce qui fait leur quotidien dans leurs territoires respectifs.

La question de l’autonomie, le chlordécone, le coût de la vie, le coronavirus, l’insécurité ou la créolisation, sont autant de sujets qu’aborde Jean-Luc Mélenchon, dans l'émission politique.

Premier thème abordé par Valérie Filain : l’autonomie. Pour l’élu de La France Insoumise : “L'autonomie elle doit d’abord dépendre des objectifs qu’on se donne. [...] Il fait faire attention à deux choses, au séparatisme, je ne suis pas partisan du séparatisme, la loi, les libertés fondamentales et les droits sociaux doivent rester les mêmes. Ça ne sert à rien de jouer à se faire peur pour rien. Les Outre-mer n’ont pas l’intention de fiche la pagaille et de s’en aller chacun de leur côté. L’adaptation à des situations si spécifiques ce n’est pas la fin de la France.”

Kendrick, jeune Antillais demande au candidat quelles réparations, il envisage pour les personnes contaminées par le chlordécone. Il propose de réaliser des diagnostics et un accès aux soins gratuits pour les personnes touchées dans un premier temps.

Toujours au chapitre santé, une jeune wallisienne l’interpelle sur la situation sanitaire à Wallis-et-Futuna, territoire longtemps covid free mais qui pourrait faire face à un rebond épidémique. “Il faut avoir des centres de soins pour qu’il n’y ait pas de déserts médicaux. Que l’on ait une industrie pharmaceutique active et nous couvrir tout le territoire sans avoir besoin d’aller mendier dans les autres pays des médicaments ou des moyens de se soigner comme ce fut le cas pendant la covid. Équiper correctement tout le territoire et là où ne peut pas parce que c’est trop loin ou que les circonstances ne s’y prêtent pas on organise la capacité de transférer aussitôt quelqu’un de malade à l’endroit où on peut la soigner. Je pense que par exemple la population de Wallis-et-Futuna on transfère car sur le champ on pas tout simplement à cet endroit même pas les études. On peut m’expliquer pourquoi il n’y a pas un cycle complet à La Réunion, à la Guadeloupe ou à La Martinique ? Je suis pour une radicalité concrète.”

"Maîtriser l'inflation des prix"

Le coût de la vie en Outre-mer est évoquée par un jeune polynésien Steeve. Il demande au candidat s’il “est possible de bénéficier de dispositifs d’accompagnement afin de maitriser cette inflation des prix qui a forcément une répercussion sur le pouvoir d’achat des Polynésiens.” Pour Jean-Luc Mélenchon les mesures de blocage des prix doivent s’appliquer partout. Dans toutes ces régions le monopole de l’importation aboutit à des abus absolument inouïs qui sont rarement dénoncés. [...] Les aides s’il doit y en avoir, elles doivent être appliquées à ds choses concrètes comme l’autonomie alimentaire. [...] C’est tout à fait à portée de main.”

Enfin, Tania, éducatrice à Mayotte, aborde la question de l’insécurité, le manque de moyens pour accompagner les mineurs non accompagnés au quotidien et le sentiment d’abandon de la part de l’État français que ressentent les Mahorais. “La situation de Mayotte hors du commun. La forme et le niveau d’immigration des Comores vers Mayotte est un phénomène intenable par Mayotte. [...]  On ne peut pas continuer comme ça, ce n'est pas qu’on ne veut pas, c'est qu’on ne peut plus. [...] Il y a un grand cahier général qui a été mis au point par tous les Mahorais de tous les points de vue politique. Il coûte 2 milliards et je m’engage à ce que ce programme soit planifié et appliqué”, assure Jean-Luc Mélenchon. 

 Autre thème abordé, celui de la créolisation, chère au poète Martiniquais Edouard Glissant. À la question : “Pensez-vous que la société française a envie de créolisation ?” Jean-Luc Mélenchon répond : “Ce n’est pas important, ça se fait. Quand je suis né, on avait un ancêtre sur 10 qui était étranger, aujourd’hui c’est un sur quatre. La France a bougé, a toujours bougé. La créolisation c’est la création d’une culture en commun.”