L'inflation, l'octroi de mer, l'immigration, l'insécurité et la question des réparations. Autant de sujets sur lesquels Marine Le Pen s'est exprimée, avec un fil rouge pour la candidate, "une forme de patriotisme assumé" comme elle le dit elle-même. Et trois axes qui structurent sa campagne présidentielle : "protection", "projection" et "transmission".
"J’aurais auprès de moi, les musulmans de Mayotte "
Parmi les thèmes abordés, celui de l'islam. Pour Marine Le Pen, il y a une distinction entre le port du voile en Outre-mer, notamment à Mayotte, et dans l'Hexagone. "Je pense qu'il y a des vraies spécificités pour l'Outre-mer et qu'il faut les respecter", précise la candidate du Rassemblement National.
Mayotte, un territoire que Marine Le Pen connaît bien. Elle s'y est d'ailleurs déplacée pendant sa campagne présidentielle et elle y a été chaleureusement accueillie. "Tous les Français sont des frères, les Mahorais sont donc nos frères. J'aurais auprès de moi les musulmans de Mayotte, ainsi que leurs représentants pour combattre l'islamisme", assure-t-elle.
Le territoire mahorais connaît une forte immigration sur laquelle Marine Le Pen veut être "d'une très grande fermeté" : "Mayotte n’accueillera plus personne. Je mettrai des moyens maritimes, des moyens aériens, des moyens militaires avec une base à Mayotte."
Un "patriotisme économique"
Les questions économiques sont notamment évoquées par Steve, chef d'entreprise à Papeete en Polynésie française. Il interroge la candidate sur l'inflation et les problèmes d'approvisionnement que connaissent son territoire. En réponse, Marine Le Pen parle d'un "patriotisme économique" : "il faut qu'il y ait avec l'Hexagone des dispositifs mis en œuvre pour qu'il n'y ait pas de rupture d'approvisionnement et qu'il y ait des prix raisonnables."
Dans la même veine, Marine Le Pen entend ne conserver "l'octroi de mer que sur les produits étrangers qui rentrent en compétition avec les productions locales". La candidate souhaite prendre 22 mesures pour rendre 150 à 200 euros par mois en moyenne à tous les Français, de l'Hexagone et d'Outre-mer.
"Je ne crois pas qu'il faille mettre en place des réparations pécuniaires"
Autre sujet, chers au cœur des jeunes ultramarins qui dialoguent avec Marine Le Pen : la question des réparations liée à la traite négrière. Marine Le Pen estime que la France a déjà reconnu l'esclavage, qu'elle a même été "en pointe" au moment de l'abolition. "Je ne crois pas qu'il faille mettre en place des réparations pécuniaires", explique la candidate du Rassemblement National. Malgré les demandes de plusieurs associations antillaises, Marine Le Pen estime qu'elles sont "en minorité".
Rudy, jeune Wallisien, interpelle la candidate sur la place des Outre-mer dans les manuels d'Histoire. "L'Histoire de France, c'est aussi l'Histoire des Outre-mer", rappelle Rudy. À cela, la candidate RN répond qu'il y a un "roman national qui nous lie tous, quel que soit le territoire où nous vivons et qu'il y a aussi des spécificités [...] qui doivent être enseignées. Je suis d’accord pour qu’il puisse y avoir une partie de l’enseignement d’Outre-mer qui soit spécifique."
Enfin, Marine Le Pen conclut avec sa volonté de créer un "ministère d'État" pour coordonner les Outre-mer. "Je veux faire des Outre-mer une forme de priorité, car je pense que la France est grande grâce à ses Outre-mer."