Les Outre-mer grands absents des 32e de finale de la Coupe de France

L'Excelsior Saint-Joseph à La Réunion
Aucun club des Outre-mer ne disputera les 32e de finale de la Coupe de France ce week-end. Une première depuis quatre ans. L'Equipe brosse un portrait éclairant du football dans les Outre-mer qui, souligne le journal, "traverse une période délicate".  

Les éliminations au 8e tour de l'Excelsior Saint-Joseph à La Réunion et de l'AS Matoury en Guyane ont mis en lumière les difficultés que rencontrent les clubs de football des Outre-mer. Paradoxalement, jamais la Fédération française de football n'a autant investi pour accompagner ces clubs. Un "plan Outre-mer" a été mis en place par la FFF. Il comprend une augmentation de 50% des sommes jusque-là allouées aux ligues régionales pour permettre de combler le retard dans les infrastructures, dans la formation des cadres, dans la formation des jeunes... 

Les clubs dans le rouge

A La Réunion, la ligue accuse un déficit compris entre 600.000 et 900.000 euros en 2017, en raison de l'endettement considérable des clubs. En Guadeloupe, la ligue qui a été placée en redressement judiciaire a reçu le soutien de la FFF à hauteur de 400.000 euros. Au bord de la liquidation en 2012, la Ligue de Mayotte (LMF) a également reçu une aide précieuse de la Fédération grace à un travail d'audit et un accompagnement, notamment financier. En octobre, Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, s'est aussi rendu à Saint-Martin après le passage de l'ouragan Irma et une enveloppe exceptionnelle de 500.000 euros a été débloquée par la Ligue de football professionnel et la FFF pour venir en aide aux victimes.

Les ligues réclament un autre traitement 

Sur le plan sportif, indique l'Equipe, les ligues réclament un autre traitement en Coupe de France. Aujourd'hui, à partir du septième tour, seuls les clubs de National, de N2 et les trois premiers de chaque groupe de N3 peuvent demander à participer au tirage au sort contre des clubs ultramarins. Pour avoir les meilleures chances d'aller plus loin, les clubs des Outre-mer voudraient pouvoir affronter tous les clubs volontaires de N3.

Dans cette volonté de bénéficier d'une meilleure reconnaissance, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et Saint-Martin se sont unies il y a trois ans et ont obtenu leur intégration au sein de la Concacaf, la Confédération d'Amérique du nord, centrale et des Caraïbes en avril 2013. Elles poursuivent à présent un deuxième objectif, beaucoup plus difficile, devenir membre de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) comme Tahiti (1990) et la Nouvelle-Calédoinie (2004). Une reconnaissance qui ouvrirait à ces quatre territoires l'accès aux compétitions de la FIFA et permettrait notamment aux jeunes footballeurs de participer à des compétitions internationales. 

L'exode des jeunes 

L'autre point noir du football Outre-mer concerne l'exode des jeunes vers la métropole. "Ce qui contribue à affaiblir le football local", indique Samuel Péreau, président de la Ligue martiniquaise (LFM). Des départs qu'il est difficile de contenir lorsque l'on ambitionne un meilleur avenir pour ses futurs talents. Dans ce constat pas vraiment réjouissant, la Guadeloupe et la Réunion misent sur leur "Pôle espoir" qui bénéficie du soutien financier de la Direction technique nationale.