Philippe Houillon, député et porte-parole de François Fillon pour l'Outre-mer, revient sur les résultats de son champion lors du premier tour de la primaire de la droite et du centre. Il estime que ses propos sur la colonisation vue comme un partage de la culture étaient "peut-être une maladresse".
A l’approche du second tour de la primaire de la droite et du centre, l’équipe de François Fillon enregistre avec satisfaction le ralliement de nombreux élus. Si le député de Paris est arrivé largement en tête au plan national, il n’est arrivé que troisième dans les Outre-mer, avec deux fois moins de voix que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Mais Philippe Houillon, son porte-parole pour l’Outre-mer, se montre confiant : "Depuis les résultats du premier tour, nous recevons de multiples soutiens. Tous les soutiens Outre-mer de Nicolas Sarkozy se sont manifestés tout de suite après le résultat et font campagne pour nous. Je pense donc que dimanche prochain, François Fillon sera premier dans les Outre-mer."
Alain Juppé est allé faire campagne à Tahiti, en juillet dernier. Lui qui était Premier ministre lors de la reprise des essais nucléaires entre 1995 et 1996, y a rencontré les associations de défense des victimes des essais. Il avait alors reconnu les limites de la loi Morin et accepté d’élargir les conditions d’indemnisation. François Fillon ne s’est pas rendu sur place et n’avait d’ailleurs aucun représentant local en Polynésie française. Son porte-parole rappelle la ligne de son champion : "Dire la vérité et ne pas faire de promesses." Pas de promesse donc, avant de se pencher sur la question : "Je comprends bien que
dans une campagne électorale, on vienne dire qu’on va donner plus d’argent. Mais c’est un peu éculé. Je ne vais pas vous dire que oui, pour faire plaisir et parce qu’on est en campagne, on va augmenter comme ça, sans documenter le propos. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de sujet. Ce n’est pas non, mais je dis que ce n’est pas une promesse qu’on fait à la légère, et que cela se regarde d’abord."
"Vous savez, on est en train un peu de rater la départementalisation. Donc il faut des mesures puissantes et rapides avec la restauration de l’autorité de l’Etat, le contrôle de l’immigration et il faut vraiment que la République soit présente à Mayotte. Présente fortement et rapidement."
Propos sur la colonisation : une erreur ?
Fin août, lors d’une réunion publique dans la Sarthe, François Fillon affirmait que la colonisation française avait visé à "partager sa culture", ce qui lui avait valu un débat houleux face au syndicaliste guadeloupéen, Elie Domota, lors de L’émission politique sur France 2. Cette phrase peut-elle aussi expliquer sa troisième place en outre-mer ? "Il a juste voulu dire quelque chose d’infiniment plus simple : Regardons l’avenir, essaye d’explique Philippe Houillon. Je pense que c’est ça, le sens de la phrase. Et on ne va pas en permanence ressasser les choses du passé dont nos générations ne sont pas responsables directement, et des choses du passé qui sont à vomir, il l’a dit. Mais on est en 2016, on a des choses formidables à faire ensemble, regardons devant nous." Puis il ajoute : "Peut-être que cela aurait pu être dit autrement. C’est peut-être une maladresse."Un quinquennat pour "rien"
Lors de l’examen de son budget, la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, rappelait que les crédits dédiés à l’outre-mer avaient augmenté depuis cinq ans, à un niveau même jamais atteint sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Interrogé sur le bilan de la politique ultramarine du quinquennat qui s’achève, Philippe Houillon balaye l’argument : "Il a pu y avoir tel ou tel effort budgétaire, mais par boutade j’ai presque envie de vous répondre : rien, parce que je n’ai pas vu de politique significative en faveur des outre-mer." Les deux lignes directrices de son champion seront l’ancrage dans la République et la prise en compte des spécificités de chaque territoire."L’outre-mer ne sera pas concerné par des économies"
Alors qu’Alain Juppé présente le programme de son adversaire comme "brutal" sur le plan social, Philippe Houillon se veut rassurant, pour ce qui concerne l'Outre-mer: "L'Outre-mer, non seulement ne sera pas concerné par des économies mais, si vous regardez ce que dit François Fillon dans son programme pour l’outre-mer, c’est l’ancrage dans la République, la restauration de l’autorité de l’Etat et un effort important sur la sécurité. Cela veut dire des fonctionnaires de police ou de gendarmerie, mais aussi le renforcement du contrôle aux frontières et du contrôle de l’immigration. Et pour cela, il faut des moyens. Et il dit d’ailleurs que ce sera une politique de moyens et de résultats pour l’Outre-mer."Nouvelle-Calédonie : les électeurs "décideront"
La position de François Fillon est simple. Puisque nous parlons d’ancrage dans la République et du renforcement de l’ancrage dans la République, sa préférence personnelle est que la Nouvelle-Calédonie demeure dans la République. C’est sa préférence. Après, il y a une consultation et les personnes qui iront voter pour cette consultation en décideront."
Faciliter l’indemnisation des victimes des essais nucléaires? "Pas une promesse à faire à la légère"
Alain Juppé est allé faire campagne à Tahiti, en juillet dernier. Lui qui était Premier ministre lors de la reprise des essais nucléaires entre 1995 et 1996, y a rencontré les associations de défense des victimes des essais. Il avait alors reconnu les limites de la loi Morin et accepté d’élargir les conditions d’indemnisation. François Fillon ne s’est pas rendu sur place et n’avait d’ailleurs aucun représentant local en Polynésie française. Son porte-parole rappelle la ligne de son champion : "Dire la vérité et ne pas faire de promesses." Pas de promesse donc, avant de se pencher sur la question : "Je comprends bien que dans une campagne électorale, on vienne dire qu’on va donner plus d’argent. Mais c’est un peu éculé. Je ne vais pas vous dire que oui, pour faire plaisir et parce qu’on est en campagne, on va augmenter comme ça, sans documenter le propos. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de sujet. Ce n’est pas non, mais je dis que ce n’est pas une promesse qu’on fait à la légère, et que cela se regarde d’abord."