Le tribunal administratif de la Guadeloupe "enjoint" l'université des Antilles de publier les algorithmes locaux utilisés par l'établissement pour classer les candidats à ses licences, première victoire remportée par le syndicat étudiant Unef, opposé à Parcoursup.
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L'établissement doit "communiquer" à l'Unef "les procédés algorithmiques utilisés dans le cadre du traitement des candidatures d'entrée en licence via la plateforme Parcoursup, ainsi que le ou les codes source correspondants", selon une copie du jugement daté du 4 février, obtenue mercredi par l'AFP.
Le syndicat étudiant a lancé des procédures auprès de plusieurs tribunaux administratifs pour réclamer la publication de ces "algorithmes locaux", qui listent, selon lui, les critères définis par une université pour sélectionner les bacheliers. La décision du tribunal de Guadeloupe était la première attendue.
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal parle, elle, d'"outils d'aide à la décision". Comme la Conférence des présidents d'université (CPU), elle estime que le classement des candidats relève de "la délibération du jury, souverain".
Fin janvier, le défenseur des droits, Jacques Toubon, avait recommandé de rendre publics les critères précis à partir desquels les universités choisissent les bacheliers et les étudiants en réorientation dans chacune de leurs formations. "La publication de ces informations ne porte pas atteinte aux principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations", estimait le Défenseur. Il a demandé au gouvernement "de prendre les mesures nécessaires" pour "rendre publiques toutes les informations relatives au traitement, y compris algorithmique, et à l'évaluation des dossiers des candidats par les commissions locales des établissements d'enseignement supérieur".
Les nouvelles modalités contestées
L'Unef, deuxième syndicat étudiant, conteste les nouvelles modalités d'accès à l'université, mises en oeuvre à la rentrée 2018 à travers la plateforme Parcoursup, estimant que ces modalités introduisent une sélection. Jusqu'alors, l'obtention du bac était la seule condition requise pour être accepté dans la licence de son choix. En cas de demandes supérieures au nombre de places dans une licence, les candidats étaient tirés au sort.Le syndicat étudiant a lancé des procédures auprès de plusieurs tribunaux administratifs pour réclamer la publication de ces "algorithmes locaux", qui listent, selon lui, les critères définis par une université pour sélectionner les bacheliers. La décision du tribunal de Guadeloupe était la première attendue.
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal parle, elle, d'"outils d'aide à la décision". Comme la Conférence des présidents d'université (CPU), elle estime que le classement des candidats relève de "la délibération du jury, souverain".
Manque de transparence des critères
L'Unef, comme d'autres organisations opposées à Parcoursup (dont le Snesup-FSU, syndicat d'enseignants du supérieur, et la Fcpe, première fédération des parents d'élèves), soupçonnent les universités de notamment s'appuyer sur le lycée d'origine des candidats et de discriminer les jeunes de la banlieue parisienne. Ces organisations dénoncent aussi le manque de transparence des critères retenus par les universités pour classer les candidats.Fin janvier, le défenseur des droits, Jacques Toubon, avait recommandé de rendre publics les critères précis à partir desquels les universités choisissent les bacheliers et les étudiants en réorientation dans chacune de leurs formations. "La publication de ces informations ne porte pas atteinte aux principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations", estimait le Défenseur. Il a demandé au gouvernement "de prendre les mesures nécessaires" pour "rendre publiques toutes les informations relatives au traitement, y compris algorithmique, et à l'évaluation des dossiers des candidats par les commissions locales des établissements d'enseignement supérieur".