Entre les eaux de l’Atlantique et les sables du Sahara. C’est dans ce petit coin de paradis que Malia Metella nous a donné rendez-vous. Quinze ans après avoir quitté les bassins, la vice-championne olympique du 50 mètres nage libre a réinventé sa vie. "Je suis passé par la petite mort du sportif de haut-niveau. J’ai su le gérer parce que j’avais ma famille autour de moi et des amis […] Je suis devenue investisseuse et entrepreneuse dans des startups. Ma vie est faite de rencontres, beaucoup de rencontres qui ont fait que j’évolue en tant que femme dans le milieu professionnel, j’apprends tous les jours et je pense que ça a été ça, mon après carrière", explique-t-elle.
Des rencontres et des défis
En 2021, la vice-championne olympique du 50 mètres nage libre traverse avec le jeune athlète paralympique Théo Curin et l’éco-aventurier Mathieu Witvoet le lac Titicaca. 122 kilomètres à la nage à 3800 mètres d’altitude dans la cordillère des Andes. "J’ai vécu une deuxième finale olympique dans cette traversée avec deux garçons que j’adore qui sont devenus très proches grâce à ça", détaille l'athlète.
Dans le désert marocain, Malia Metella est venue défendre la cause des femmes avec son association, "les âmes claires", qui porte le nom du quartier où elle a grandi et dont la vocation est d’animer et de promouvoir tous types d'évènements sportifs ou culturels.
Le défi sportif Sahrouiya, un raid multisports de découverte avec en toile de fond la solidarité et le dépassement de soi, correspond parfaitement à l’état d’esprit et à l’engagement de Malia Metella. "Pour nous qui soutenons ces associations engagées au profit des femmes et enfants atteints de cancer, mères célibataires, femmes en situation de précarité, c'est un honneur de pouvoir compter sur une compétitrice de très haut niveau comme Malia Metella", affirme Laïla Oachi, l’organisatrice de ce Raid 100% féminin.
Un raid solidaire où l’effort, la souffrance et le plaisir se confondent. À pied ou en VTT, sur un canoë ou dans une descente en rappel, Malia Metella est restée la même : une compétitrice à l’énergie communicative. "Elle me tire vers le haut. Ça nous pousse, ça nous porte et ça nous challenge aussi. Personnellement, j’ai eu une petite pression. Je me suis dit 'Je vais faire la course avec une championne olympique, il va falloir que je m’aligne", mais franchement ça s’est super bien passé", affirme sa coéquipière Anissa Kemache.
Fière d’être associée au relais de la flamme
Dans quelques mois, Malia Metella portera la flamme olympique, chez elle, en Guyane. La reconnaissance d’un parcours exceptionnel. "Quand j’ai reçu le mail, j’étais super contente. On ne se rend pas compte combien cette flamme peut porter une personne et je suis fière d’y être associée, explique-t-elle. Je veux être cet exemple pour les jeunes et leur montrer que c’est possible. Eux aussi, peut-être un jour, ils porteront la flamme olympique ou pourquoi pas, ils monteront sur un podium olympique et porteront haut les couleurs de la Guyane et de la France."
Malia Metella est toujours restée très attachée à sa Guyane qui lui manque tant. Son parcours sportif et sa vie professionnelle la tiennent souvent éloignée de chez elle. La première Guyanaise médaillée olympique de natation porte d’ailleurs fièrement une chaîne de "son pays" qui ne la quitte jamais. "La Guyane reste dans mon cœur. Cette odeur quand on arrive en Guyane me manque, cette connexion avec la forêt… Et je veux montrer au monde entier combien elle est belle, parce que parfois, elle est vue sous un autre angle par des personnes qui ne la connaissent […] J’ai vraiment hâte d’y être pour porter la flamme", ajoute-t-elle.
La flamme olympique arrivera le 9 juin en Guyane et traversera sept communes de Camopi jusqu’à Cayenne. Malia Metella ne sait pas encore où et quand elle prendra le relais. Qu’importe, ce sera chez elle et c’est bien ça le principal. Pour le reste, il n’est pas difficile d’imaginer l’effervescence et l’engouement que produira son passage.