A Paris, les Comores espèrent lever 4 milliards d'euros pour leur développement

Le président comorien Azali Assoumani a appelé lundi à Paris les grands bailleurs internationaux et le secteur privé à investir dans ce petit archipel pauvre de l'océan Indien, qui espère lever quelque 4 milliards d'euros pour financer son développement.
 
Le président comorien Azali Assoumani a appelé lundi à Paris les grands bailleurs internationaux et le secteur privé à investir dans ce petit archipel pauvre de l'océan Indien, qui espère lever quelque 4 milliards d'euros pour financer son développement.

"Les Comores ont plus que besoin de la présence et du soutien de leurs partenaires", a déclaré M. Azali en donnant le coup d'envoi de cette conférence qui réunit jusqu'à mardi bailleurs multilatéraux (Banque mondiale, Banque africaine de développement,
Programme des Nations unies pour le développement...), fonds souverains, pays émergents et entreprises privées.  "Il est temps que la communauté internationale soutienne vos efforts", a renchéri à ses côtés le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. La France parraine cette conférence, alors que les relations entre les deux pays sont
régulièrement tendues autour de la situation à Mayotte, seule île des Comores à avoir souhaité rester dans le giron de Paris lors de l'indépendance de l'archipel en 1974.
 

"4% de croissance en 2020"

Douze projets clés - notamment dans les secteurs du tourisme, de la santé, de l'énergie, des infrastructures - sont présentés à Paris dans le cadre du Plan Comores émergent qui vise à faire des Comores un pays émergent à l'horizon 2030. Par ces investissements, le pays espère doper sa croissance, pour la porter à 8% en 2030 du produit intérieur brut contre moins de 3% actuellement.
 

"L'économie comorienne devrait rebondir, avec 4% de croissance en 2020" estime Mark R. Lundell de la Banque mondiale.

"Les défis commme les potentialités des Comores sont énormes"
- Mark R. Lundell


Il appelle les autorités comoriennes à créer les conditions d'une "croissance durable et inclusive".
 

Un pays vulnérable

L'archipel est l'un des pays les plus pauvres au monde (plus de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté) et il a longtemps été agité par des coups d'Etat et des crises séparatistes qui ont découragé les investisseurs de s'y aventurer. Il fait aussi partie des nations les plus vulnérables au changement climatique et a lourdement souffert du passage du cyclone Kenneth en avril dernier.

"Les Comores ont renoué avec la paix et la stabilité politique depuis maintenant deux décennies", a assuré à Paris le président Azali, en vantant ses "réformes vigoureuses" en matière de justice et de bonne gouvernance.

Chef de l'Etat de 1999 à 2006 et réélu en 2016, Azali Assoumani a été reconduit en mars pour cinq ans à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition, qui qualifie son régime de "dictature".