Des centaines de policiers se sont rassemblés, mercredi 18 mai, place de la République, à Paris. Parmi eux, de nombreux policiers ultramarins qui expriment leur "ras-le-bol" face à la "haine anti-flics" en métropole.
"Au moment de Charlie Hebdo, on nous embrassait dans la rue et aujourd’hui on se fait caillasser dans les manifestations", remarque le Réunionnais Cédric Boyer, conseiller technique national du syndicat Alliance. Mercredi 18 mai, il participait avec d’autres collègues ultramarins à un rassemblement de centaines de policiers, à Paris. Organisé à l’initiative du syndicat Alliance, il s’est tenu sous haute protection sur la symbolique place de la République où se réunit chaque soir depuis le mois de mars le mouvement "Nuit Debout".
Originaire de Guadeloupe, Franck est aussi dans les rangs des manifestants. Brigadier de police, il a travaillé durant 13 ans à la BAC, Brigade Anti-criminalité de Saint-Denis (93). Il y a un an, il a décidé de quitter le terrain.
"Ma dernière journée à la BAC s’est terminée par une fusillade, raconte Franck. Un braqueur nous a pris pour cible. Mon collègue, Yann, a reçu plusieurs balles dans la tête. Il s’en est sorti, mais c’est un miraculé. Moi, j’essaie d’oublier".
Depuis, le Guadeloupéen a changé de poste et il tenait à venir à ce rassemblement "par solidarité pour les collègues sur le terrain". "Il y a un an, nous étions considérés comme des héros de la nation, aujourd’hui il y a ce sentiment anti-flic qui ne devrait pas exister. Notre métier est de protéger la population".
"La situation est tellement différente, explique-t-il. Ici, les policiers ne sont pas assez soutenus par l’Etat, nous sommes mis à mal par une certaine partie de la population, insultés, caillassés et personne ne fait rien. A Tahiti, il y a encore un respect de la fonction qui a disparu ici".
Loin de sa famille, de ses proches, Tauraatua ne sait pas combien de temps encore il pourra tenir. "Heureusement, je vois d’autres collègues Tahitiens, il y a une grande solidarité entre Ultramarins dans la police, ça aide à passer des épreuves", avoue le jeune homme.
"Une haine des flics"
Banderoles, musiques, drapeaux, les policiers dénoncent la "haine anti-flics". "Depuis plusieurs semaines, dans les différentes manifestations contre la loi travail, ainsi qu’au rassemblement "Nuit debout", il y a une véritable haine des flics, constate Cédric Boyer. Plus de 300 policiers ont déjà été blessés"."Nous sommes des cibles vivantes"
"Nous sommes devenus des cibles vivantes, poursuit Cindy, gardienne de la paix originaire de La Réunion. Nous sommes en Etat d’urgence, il faut lutter contre le terrorisme et il y a ces manifestations où nous sommes pris pour des boucs émissaires. On nous demande d’y être présents mais de ne pas intervenir, ça n’a pas de sens", s'exclame la jeune femme qui se sent chaque jour "impuissante face à ses conditions de travail et ce métier qui ne cesse de se dégrader". "Les policiers sont à bout, épuisés et il y a l’Euro qui arrive. Comment va-t-on gérer cette compétition de football ?", s’interrogent Cindy et ses collègues.
"Il y a un an, nous étions des héros"
Originaire de Guadeloupe, Franck est aussi dans les rangs des manifestants. Brigadier de police, il a travaillé durant 13 ans à la BAC, Brigade Anti-criminalité de Saint-Denis (93). Il y a un an, il a décidé de quitter le terrain."Ma dernière journée à la BAC s’est terminée par une fusillade, raconte Franck. Un braqueur nous a pris pour cible. Mon collègue, Yann, a reçu plusieurs balles dans la tête. Il s’en est sorti, mais c’est un miraculé. Moi, j’essaie d’oublier".
Depuis, le Guadeloupéen a changé de poste et il tenait à venir à ce rassemblement "par solidarité pour les collègues sur le terrain". "Il y a un an, nous étions considérés comme des héros de la nation, aujourd’hui il y a ce sentiment anti-flic qui ne devrait pas exister. Notre métier est de protéger la population".
La désillusion
Son métier, Tauraatua ne l’imaginait "pas vraiment comme ça". Arrivé de Tahiti, il y a deux ans, il travaille à la préfecture de police du 13e arrondissement de Paris."La situation est tellement différente, explique-t-il. Ici, les policiers ne sont pas assez soutenus par l’Etat, nous sommes mis à mal par une certaine partie de la population, insultés, caillassés et personne ne fait rien. A Tahiti, il y a encore un respect de la fonction qui a disparu ici".
Loin de sa famille, de ses proches, Tauraatua ne sait pas combien de temps encore il pourra tenir. "Heureusement, je vois d’autres collègues Tahitiens, il y a une grande solidarité entre Ultramarins dans la police, ça aide à passer des épreuves", avoue le jeune homme.