"Peyi an nou" (éd. Steinkis), roman graphique signé Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau, a remporté le prix étudiant de la BD politique France Culture. Une récompense reçue samedi à l'Assemblée nationale. L'ouvrage retrace la genèse et l'héritage du BUMIDOM, le bureau des migrations d'outre-mer.
Sous les ors de la République, à l'Assemblée nationale, elles n'ont pas réussi à retenir leur larmes. Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau, très émues, ont reçu samedi le prix Etudiant de la BD Politique France Culture. Une reconnaissance pour l'auteur et la dessinatrice de ce roman graphique paru l'an dernier aux éditions Steinkis.
Point de départ de "Péyi an nou" : son histoire familiale. La trentenaire est née à Paris de parents guadeloupéen et martiniquais. La jeune femme s'interroge : "pourquoi suis-je née dans la capitale ?" La maladie de son grand-père, il y a quelques années, la lance dans une quête des origines.
Son investigation la conduit sur les traces du BUMIDOM, le bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer. Cette société d'Etat organise dans les années 60 la migration de milliers de Domiens vers l'hexagone. Le but : faire venir de la main d’oeuvre en provenance des Antilles et de la Réunion pour participer à la reconstruction de l’économie du pays. A l’époque, un certain nombre de postes sont vacants dans l’administration publique, notamment dans les catégories C et D. Se pose la question de trouver une main d’oeuvre qui détient la citoyenneté française pour occuper ces postes. Au même moment, de nombreuses grèves, des tensions sociales et raciales agitent ces territoires.
Jessica Oublié au récit et Marie-Ange Rousseau au dessin se plongent dans l'histoire de ces Français venus des Outre-mer. "Nous voulions comprendre comment se sont construites les relations entre la France hexagonale et les Outre-mer, interroger la difficulté des anciens à raconter ce que fut leur vie. Comprendre pourquoi le mot BUMIDOM est parfois tabou", explique Jessica Oublié.
"Notre BD rend hommage à ces Français dont les rêves ont été malmenés"
A la tribune, toutes leurs recherches et les témoignages recueillis leur reviennent en tête.C'était chouette de prendre la parole à l'Assemblée nationale. Et de voir une partie du récit national reconnue dans ce lieu là. Le BUMIDOM et les migrations ont eu des conséquences dramatiques pour les départements concernés". (Jessica Oublié)
Point de départ de "Péyi an nou" : son histoire familiale. La trentenaire est née à Paris de parents guadeloupéen et martiniquais. La jeune femme s'interroge : "pourquoi suis-je née dans la capitale ?" La maladie de son grand-père, il y a quelques années, la lance dans une quête des origines.
Son investigation la conduit sur les traces du BUMIDOM, le bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer. Cette société d'Etat organise dans les années 60 la migration de milliers de Domiens vers l'hexagone. Le but : faire venir de la main d’oeuvre en provenance des Antilles et de la Réunion pour participer à la reconstruction de l’économie du pays. A l’époque, un certain nombre de postes sont vacants dans l’administration publique, notamment dans les catégories C et D. Se pose la question de trouver une main d’oeuvre qui détient la citoyenneté française pour occuper ces postes. Au même moment, de nombreuses grèves, des tensions sociales et raciales agitent ces territoires.
Jessica Oublié au récit et Marie-Ange Rousseau au dessin se plongent dans l'histoire de ces Français venus des Outre-mer. "Nous voulions comprendre comment se sont construites les relations entre la France hexagonale et les Outre-mer, interroger la difficulté des anciens à raconter ce que fut leur vie. Comprendre pourquoi le mot BUMIDOM est parfois tabou", explique Jessica Oublié.
Coup de cœur du jury
Pour évoquer l'exil des Domiens, certaines désillusions, la BD allie histoire familiale et témoignages de migrants. Elle met aussi en lumière le travail de chercheurs qui consacrent leurs travaux au BUMIDOM et ses conséquences. Un choix qui a séduit le jury présidé cette année par David Amiel, conseiller au cabinet du Président de la République. Onze étudiants inscrits dans de grandes écoles et des universités françaises ont départagé les six BD en lice. Ils ont salué le choix d'un roman graphique, un format qui touche plus particulièrement le jeune public.Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau, lauréates de la BD politique-@franceculture "Notre BD rend hommage à ces français dont les rêves ont été malmenés" "Peyi An Nou" paru chez @Steinkis pic.twitter.com/ZLy5ApyId0
— Lire la Société (@lirelasociete) 7 avril 2018